Après la déroute de la majorité aux élections régionales, la réaction d’Emmanuel Macron se fait attendre. N’y a-t-il donc pas de leçon à tirer de cet échec ? «Dans chaque élection, il y a des leçons à tirer, affirme Olivier Dussopt. La participation, très basse, par exemple. Mais le Président n’a pas à commenter chaque élection locale, bien qu’il entende l’ensemble des messages, au travers de ces élections mais aussi au travers de l’envie des Français de participer à la reprise. Mais cela ne dicte pas ses prises de parole. »
Le ministre délégué aux Comptes publics ajoute : « Oui, il y a une marque de désintérêt pour une élection qui se déroule à ce moment-là de l’année. Mais rappelons que cette date a été choisie à l’unanimité avec l’opposition. Richard Ferrand et François Bayrou, par exemple, auraient préféré reporter. Mais au-delà de cette période particulière, on sait qu’il y a un fossé qui se creuse entre politiques et citoyens. »
Le manque d’implantation locale de la majorité n’est-il cependant pas gênant pour que le Président puisse efficacement diffuser sa parole et ses actions dans les territoires ? Sur cette question, Olivier Dussopt préfère se montrer philosophe : « La majorité a gagné presque 150 conseillers régionaux et beaucoup de conseillers municipaux lors des dernières élections municipales. Mais oui, ce n’est pas un bon résultat. Cependant, on ne construit pas une implantation locale en quatre ans. Prenez les Verts, ça fait vingt ans qu’ils cherchent à s’implanter et ils échouent encore parfois. »
A un an de la présidentielle, les stratégies des uns et des autres commencent à prendre forme. Et pour assurer sa réélection, beaucoup d’observateurs estiment que le chef de l’Etat devra « chasser » les électeurs de droite. Une analyse que ne partage pas forcément le ministre : « En 2016, Emmanuel Macron a initié un dépassement du clivage gauche-droite, rappelle-t-il, le tout en voulant rassembler les bonnes volontés. Parfois, des caricatures sont faites, certains veulent décrire absolument le chef de l’Etat comme un président de droite. Mais il a mis en œuvre nombre de réformes que la gauche aurait voulu faire ! »