Santtu-Matias Rouvali dirige l'Orchestre philharmonique de Radio France dans la 6e symphonie "Pathétique" de Tchaïkovski.
Structure :
Adagio - Allegro non troppo
Allegro con grazia
Allegro molto vivace
Finale. Adagio lamentoso
Les six symphonies de Tchaïkovski peuvent aisément se répartir en deux ensembles. Les trois premières, plus variées d’atmosphère et d’inspiration, sont encore des œuvres de relative jeunesse et d’insouciance créatrice. À partir de la Quatrième, Tchaïkovski exprime ses obsessions : l’angoisse métaphysique le ronge ; la vraie-fausse symphonie Manfred (1885) participe de la même sensibilité. Sans trop solliciter l’anecdote, on peut noter que la Quatrième Symphonie est entreprise en mai 1877, au moment où Antonina Ivanovna Milioukova, une des étudiantes de Tchaïkovski, persuade celui-ci de l’épouser ; mauvaise bonne nouvelle qui intervient alors que le compositeur, homosexuel notoire mais honteux, essaye de donner à la société de son temps tous les gages de la respectabilité. Cette année 1877, enfin, est celle qui voit Tchaïkovski commencer d’entretenir une correspondance passionnée avec la lointaine et protectrice Nadejda von Meck, liaison singulière qui durera quatorze années. C’est à elle, femme idéale, compréhensive et adorée, qu’il parlera le plus volontiers du fatum, « cette force fatidique qui empêche l’aspiration au bonheur d’aboutir, qui veille jalousement à ce que notre félicité ne soit jamais parfaite, qui reste suspendue au-dessus de notre tête comme une épée de Damoclès et perpétuellement verse le poison dans notre âme ».