Le Bosquel village picard, détruit en 1940, reconstruit en 1947, apparait comme un village prototype. Il fut un exemple pour les techniques et procédés de constructions, innovations apportées au point de vue du remembrement, dans le domaine de l’exploitation, mais aussi de l’habitat et du nouveau mode de vie. Ce projet de reconstruction et d’urbanisme fut déclaré d’utilité publique au début de 1943. Il fut donc un village prototype mais également un champ d’expérience afin d’évaluer les dépenses à envisager pour reconstruire la France au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. La reconstruction consistait en un desserrement du village, les fermes d’exploitations étant placées à la tête ou à proximité immédiate de leur domaine regroupé en une, deux, trois ou quatre parcelles de grande taille ; au centre seraient concentrés les bâtiments publics, les commerçants et les artisans. La reconstruction du village fut difficile, vue l’impossibilité pratique de l’époque de construire : pas de charbon, et par conséquent pas de ciment, de brique ni de fer : l’approvisionnement en bois était gêné par la pénurie de moyens de transport. Les premières reconstructions en béton de terre s’expliquent par cette pénurie de matériaux.

Paul Dufournet architecte de la renaissance du Bosquel.
Architecte et urbaniste diplômé de l'Institut d'urbanisme de l'université de Paris, il participa à la reconstruction
du Bosquel, village entièrement détruit par le feu, lors de l’offensive allemande des 6 et 7 juin 1940.
Dès 1928, Paul Dufournet mène de nombreux travaux d'architecture et d'urbanisme comme architecte adjoint de l'Assistance publique. Il est soucieux de la sauvegarde des sites et monuments, intéressé par les problèmes de rénovation et spécialiste des problèmes d'aménagement rural. Ses études ont fait l'objet de nombreuses publications. Il proposa de procéder le plus tôt possible à la reconstruction d’un village type “pouvant donner un exemple des dispositions de constructions rurales qui pourront être reproduites dans les diverses régions agricoles compte-tenu des adaptations locales”. Considéré comme “champ d’expérience” de toutes les activités qui concouraient à l’aménagement rural, ce “prototype” se devait d’être reconstruit avant tous les autres villages. Ce projet fut retenu par l’administration supérieure dès mars 1941 et le village du Bosquel fut ce “village d’essai”.
Le film “Le Bosquel, un village renait”, tourné par le réalisateur Paul de Roubaix pour le Ministère de la Reconstruction en 1947
Source
http://www.cccconty.com/modules/journalcom/fichiers/20/journal-info-janvier-2013.pdf

Le cinéma fut un média utilisé par le MRU (ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme) pour faire passer ses messages et témoigner de son activité. Plusieurs films de propagande sont commandés à des sociétés de production sont destinés à réaliser un album cinématographique de la Reconstruction française, en vue de créer un mouvement en faveur de la préfabrication. Le premier, intitulé « Un village renaît », porte sur le village-type de Le Bosquel dans la Somme, le second : « Terres hostiles », sur le déminage, le troisième : « Bâtir pour l’homme », sur la reconstruction de Laon, et le quatrième : « La bataille du bois », sur les constructions provisoires. Plusieurs autres documentaires, notamment sur les constructions provisoires, sont tournés à Beauvais, Dunkerque et Boulogne-sur-Mer. Malgré tout ce « tapage médiatique », nous verrons que le MRU aura bien des difficultés pour faire admettre ses prescriptions, aussi bien auprès de la population que des professionnels du bâtiment.

Année de réalisation : 1947
Réalisateur : Paul de Roubaix
Production : Je vois tout, MRU (ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme)
Support original : 35 mm couleur, son optique
Durée : 25 min

Tous les films du fonds ancien, sont regroupés sur la Cinémathèque METL
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