On se sent ici comme chez soi, ou plutôt comme chez eux : invités à partager leur monde facétieux.
Et comme dans toute fête réussie, la magie opère peu a peu. Ici untel sourit, là, le sourire s'est déjà mué en rire, ou en cette moue rêveuse et mélancolique :ce sont les mots qui envoûtent, les mélodies qui prennent aux entrailles,le sens du décalage opportun et de l'ironie en douceur.
Et soudain c'est la rupture, les mains se surprennent à claquer, les pieds à taper ; on entend fuser sifflets et encouragements, la scène est prise d'assaut par le mouvement, la frénésie et les lumières !
Place à la fougue effrénée, à la critique acerbe, mais qui sait aussi être sobre : ici les masques sont tombés depuis longtemps tant sur scène que dans l'assistance. C'est une musique qui vient du coeur, et c'est avec le coeur qu'il faut l'écouter. Alors on comprend que rien ne les sépare de nous. C'est ce lien qui vous bluffe, et ce tour de passe-passe, cette magie, cette féérie ont porté un nom : Haïku.