Fragilisé depuis plusieurs mois, le président de la Fédération française de football (FFF) convoque son comité exécutif mardi (10h00) à Paris, une réunion de crise en forme d'épilogue pour le dirigeant breton après onze ans de mandat. Au siège de la "3F", une large page du football français est en passe de se tourner avec la démission attendue de l'homme d'affaires de 81 ans, rattrapé par les accusations de harcèlement, une mission d'audit accablante et plusieurs dérapages.
Le caractère imprévisible et insondable du "Menhir" du foot français laisse planer un léger doute sur ses intentions précises lors de ce "Comex", mais en son sein, tous semblent persuadés qu'il s'apprête enfin à passer la main.
"La balle est dans son camp, lui seul décidera. Mais il sait que la pression est terrible. Je pense qu'il prendra ses responsabilités comme il l'a toujours fait", assure à l'AFP un membre du "Comex". Deux autres membres interrogés évaluent à "99%" les chances de voir le dirigeant s'effacer, tandis que Jean-Michel Aulas, président de Lyon très proche de Le Graët, a indiqué au quotidien L'Equipe avoir "bon espoir" que ce dernier quitte son fauteuil. Autour de la table, les membres de ce "gouvernement" du football français serait soulagés de voir leur président céder sa place de lui-même, après plusieurs mois de turbulences.
Le rapport d'audit de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), rendu le 15 février, a en effet limité la marge de manoeuvre du Breton, lâché depuis des mois par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour qui "le statu quo est impossible".
Selon les inspecteurs, Le Graët "ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", compte tenu notamment de son "comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes". "NLG" est aussi visé par depuis mi-janvier par une enquête pour harcèlement moral et sexuel.