POLITIQUE - La faute aux journalistes, entre autres. À l’occasion d’un déplacement de campagne présidentielle à Fouras (Charente-Maritime), jeudi 31 mars, le président-candidat Emmanuel Macron a regretté la “banalisation” de Marine Le Pen et de l’extrême droite, dont les médias seraient en partie responsables.
“Collectivement j’ai moins entendu dire qu’elle est d’extrême droite. Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient “c’est terrible, front républicain”. Les forces politiques républicaines disaient “jamais”. Il n’y a plus cette réaction-là”, a-t-il déploré alors qu’il était interrogé sur les derniers sondages qui pointent une progression de la candidate du Rassemblement national.
“Les gens l’ont banalisée, ont détourné le regard, on dit: c’est plus sympathique... Alors il ne faut pas s’étonner”, a ajouté le président de la République, en plein bain de foule.
“Si on dit que c’est un programme gentil, comme les autres, que ce n’est pas d’extrême droite, tout va bien”, a-t-il ironisé, appelant le parti de Marine Le Pen de son ancien nom du “Front National”, une façon d’insinuer que la formation politique n’a pas changé.
Selon un sondage Elabe publié mercredi par BFMTV, Emmanuel Macron engrangerait 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour, pour lequel il terminerait en tête. Mais l’écart avec la candidate d’extrême droite se réduit de sept points au second tour, dorénavant estimé à 52,5% face à 47,5%.