Des prises de bec, des tacles et des programmes parfois diamétralement opposés. Ce mercredi 20 avril, comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affrontaient lors du traditionnel débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle.
Une discussion plus courtoise qu’il y a cinq ans, au cours de laquelle la candidate d’extrême droite a paru moins perdue malgré un faux départ, et qui aura servi à aborder plusieurs thèmes. Près de trois heures d’échanges au cours desquelles les deux interlocuteurs auront tenté de faire chanceler leur opposant, tout en détaillant leur vision pour les cinq prochaines années.
Et comme le montre notre vidéo en tête d’article, au moment d’évoquer les temps forts de ce débat, la passe d’armes sur les positions internationales de Marine Le Pen restera forcément dans les mémoires. Accusant sa rivale de “dépendre du pouvoir russe”, et de s’adresser à la Russie comme à son “banquier” plutôt que face à une puissance étrangère, Emmanuel Macron a effectivement sonné son interlocutrice d’emblée. Idem au moment de rappeler ses positions favorables à l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014.
Suffisant pour faire basculer le scrutin?
Même opposition frontale lorsqu’est venu dans la discussion la question du voile et de la laïcité. Là encore, le chef de l’État en exercice s’est montré particulièrement offensif, déplorant que la cheffe de file du RN ne risque de mener le pays ”à la guerre civile” en ostracisant une partie de la population. Marine Le Pen avait effectivement expliqué en longueur vouloir interdire le voile islamique dans l’espace public, sans pour autant chercher à en faire de même avec les autres signes religieux ostentatoire.
À noter enfin que l’écologie, grande absente de la campagne, a été brièvement imposée dans la discussion par Gilles Bouleau et Léa Salamé, qui modéraient les échanges du soir. L’occasion pour Emmanuel Macron de traiter l’autre finaliste de l’élection présidentielle de “climatosceptique”, quand l’intéressée lui répondait “climato-hypocrite”, lui reprochant notamment une vision “punitive” de l’écologie, notamment à l’encontre des classes modestes.
Reste désormais à savoir si ce long échange diffusé à la fois sur France 2, TF1 et sur plusieurs chaînes de la TNT aura contribué à faire basculer l’élection suprême. À l’heure où sont écrites ces lignes, Emmanuel Macron est sondé en moyenne par les différents instituts à 56% des intentions de vote, soit douze points de mieux que Marine Le Pen.