Programmes quasi-inexistants, indifférence... La campagne dépressive, par Abnousse...
Nous vivons une campagne présidentielle dépressive. Le flou, l'approximation, le désenchantement se sont répandus à tel point que la campagne d'Eric Zemmour, tournée vers le passé, catastrophiste et excessivement brutale, est la seule à bénéficier d'un dynamisme qui la rendrait presque joyeuse. Ce paradoxe entre la noirceur du discours et l'enthousiasme qu'elle suscite participe de cette dépression politique qui raconte l'agonie des partis dits de gouvernement, mais aussi le choc de la pandémie et les postures vintage antidémocratiques. On ne mesure pas assez le choc politique du 21 avril 2002. Il marque d'abord le début de la (très) longue agonie de la gauche. Le retrait de Lionel Jospin de la vie politique, après une campagne ratée, pétrie de contradictions et de maladresses, mais aussi la paresse d'un Jacques Chirac, largement réélu mais incapable de renouveler le pacte social, annonçaient 2022.