Un tiers des magistrats français signe une tribune dans le journal Le Monde pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils doivent rendre la justice. Deux hausses successives de 8% du budget de la justice sont-elles suffisantes pour éviter les situations indignes qu’ils dénoncent ? « Ces hausses sont majeures et significatives. Elles vont nous permettre d’embaucher des magistrats, des greffiers, des assistants de justice, de les équiper et de développer le numérique, ce qui est aujourd’hui indispensable. Le garde des Sceaux a ouvert les Etats généraux de la justice, différents ateliers travaillent actuellement et un des grands axes consiste à parvenir à faire baisser le flux des affaires, à faire baisser le flux des jugements sans dégrader la justice. Avec des pistes comme la déjudiciarisation de la médiation, la forfaitisation de certaines amendes comme nous l’avons fait sur les stupéfiants, aussi le développement de la possibilité pour le procureur de prononcer des peines de substitution lorsqu’il y a reconnaissance de culpabilité sur des premières infractions, etc. Tout cela se fait sur du temps long. Ces magistrats décrivent une grande souffrance, la difficulté de juger et la volonté de bien juger. Ça ne doit pas se dégrader car c’est à chaque fois la vie des gens qui est en jeu. »