Jusque quand le suspense du 49.3 va-t-il durer ? «Nous sommes déjà dans les quinze plus longs débats parlementaires depuis quarante ans», explique notre invitée, agacée par la quantité «d’amendements prétextes» déposés par une opposition qui assume l’obstruction. «Le 49.3 a été prévu pour faire face à cela, poursuit-elle : c’est une arme procédurale face à une obstruction procédurale.»
Les Républicains proposent d’arrêter et d’attendre la fin de la conférence de financement pour reprendre sereinement les débats. Yaël Braun-Pivet leur reconnaît «cette volonté d’être constructif» mais estime que «pour continuer l’étude du texte de façon constructive, «tout le monde doit accepter de jouer le jeu du parlement en retirant notamment les amendements dilatoires». Elle poursuit : «Je sais que le gouvernement souhaite, s’il y a un 49.3, que le texte soit enrichi d’amendements de la majorité et pourquoi pas de l’opposition».
72% des Français ne veulent pas d’un passage en force selon un sondage BVA. Mais notre invitée refuse l’expression : «Le 49.3 ne met pas fin à la discussion parlementaire, ce n’est pas un couperet, comme on pourrait l’entendre», estime-t-elle.
Aujourd’hui se tient une réunion importante sur le coronavirus, à Matignon, avec les responsables des groupes parlementaires. La communication est-elle complexe sur le sujet ? «Elle l’est car il faut être extrêmement prudent et mesuré car la situation est très évolutive», répond Yaël Braun-Pivet. Faut-il appliquer davantage le principe de précaution ? «Je crois que c’est ce que nous faisons. Appliquer le principe de précaution ne veut pas dire être jusqu’au-boutiste dans les mesures que l’on prend, ni céder à la facilité», conclut-elle.