Le 28 octobre dernier, toutes les salles de cinéma en France baissaient le rideau une seconde fois, après l'annonce du deuxième confinement. Depuis, les salles obscures restées désespérément vides, se préparaient doucement en coulisse pour une réouverture programmée 15 décembre. Comme tous les musées et les théâtres… Seulement la conférence de presse du Premier ministre Jean Castex jeudi soir a douché tous les espoirs du monde culturel de reprendre une activité avant le 7 janvier 2021 (si le contexte sanitaire le permet…). Fabien Houi, directeur du cinéma indépendant Le Brady dans le Xe arrondissement de Paris est comme sonné. C'est devant son poste de télévision qu'il a appris la mauvaise nouvelle. « Personne ne nous a prévenus. Ni les syndicats, ni la Fédération nationale des cinémas français n'ont été consultés en amont », s'agace le gérant. Errant comme « un fantôme » au milieu des fauteuils rouges, assis face à un écran noir, Fabien redoute que ses confrères indépendants ne survivent pas à ce nouveau coup d'arrêt. « Évidemment, nous sommes tristes, déçus, désabusés. Ici, on avait bossé depuis plusieurs semaines pour préparer le 15 décembre. Tout notre travail est fichu. On avait investi aussi de l'argent et on se retrouve encore une fois le bec dans l'eau. C'est un drame financier pour beaucoup d'entre nous. Certains cinémas ne s'en relèveront pas ».