Le président américain Donald Trump a promis cette nuit de restaurer l'ordre dans une Amérique en proie à un déferlement de colère historique, menaçant de déployer l'armée pour faire cesser les violences. Face aux troubles se surajoutant à la pandémie de coronavirus, Donald Trump avait annoncé plus tôt d'un ton martial le déploiement dans la capitale de "milliers de soldats lourdement armés" et policiers pour mettre un terme "aux émeutes" et "aux pillages".
Il a jugé que les troubles de la veille à Washington étaient "une honte". Appelant les gouverneurs à agir vite et fort pour "dominer les rues" et briser la spirale des violences, il leur a lancé une mise en garde. "Si une ville ou un Etat refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l'armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place", a-t-il lancé, dénonçant des actes de "terrorisme intérieur".
"Il utilise l'armée américaine contre les Américains", a dénoncé sur Twitter Joe Biden, son adversaire à la présidentielle de novembre. Le candidat démocrate doit se rendre mardi matin à Philadelphie pour s'exprimer sur les "troubles civils". Le visage couvert d'un masque, il s'est rendu lundi dans l'église d'une paroisse noire de son Etat du Delaware pour y rencontrer des responsables locaux.
L'ancien vice-président de Barack Obama compte sur cet électorat pour remporter la Maison Blanche. Tandis que Donald Trump s'exprimait dans les jardins de la Maison Blanche aux airs de camp retranché, la police dispersait avec du gaz lacrymogène des centaines de manifestants rassemblés à l'extérieur de l'enceinte.
L'objectif était de libérer le champ vers l'église Saint John, bâtiment emblématique tout proche qui a été dégradé dimanche soir. Le président s'y est rendu à pied, entouré de membres de son cabinet, pour s'y faire photographier, une bible en main. La maire démocrate de Washington, Muriel Bowser, a dénoncé une dispersion "honteuse" qui, selon le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, ne servait qu'à offrir au président "une séance photo".