C’est l’une des conclusions les plus intéressantes d’un rapport de l’Inspection générale des finances sorti en fin de semaine dernière. Le Pinel, l’une des aides fiscales immobilières les plus connues et répandues de France, nous ferait construire des logements de moindre qualité.
D’abord, il faut souligner que le dispositif Pinel a un énorme mérite : il encourage la construction de logements. Un investisseur immobilier qui construit ou réhabilite un logement puis le met en location aura une réduction d’impôt sur les loyers, du moment qu’ils sont modérés. Mais est-ce une si bonne chose si les logements construits ne correspondent pas aux besoins de ceux qui les habitent ?
En effet, selon l’IGF, le Pinel est si répandu que c’est une des raisons principales de construction pour les promoteurs. La moitié des ventes d’appartements neufs sur plan se font parce qu’il y a du Pinel dedans.
Les promoteurs sont donc poussés à construire pour les investisseurs, et non pas pour les habitants du logement. Cela donne des logements certes neufs, équipés et aux bonnes performances énergétiques, mais standardisés, avec parfois une « faible qualité d’usage » : moins de balcons, moins de logements avec double exposition, moins d’espaces de rangement.
En plus, ils ne sont pas toujours bien situés, parfois loin des transports en commun. Ils ne correspondent pas forcément aux besoins locaux pour le nombre et le type de logements. Des élus locaux interrogés par l’IGF disent que des copropriétés voire des quartiers se dégradent à cause du Pinel, car les propriétaires sont loin et peu intéressés par la gestion quotidienne par la copropriété, frileux pour financer des travaux. En plus, les locataires changent souvent lorsque le logement est de faible qualité.
Alors, l’IGF ne recommande pas pour autant de supprimer le Pinel, car ce serait un choc trop important pour le marché. Mais il faudrait modifier le dispositif pour qu’il réponde davantage aux besoins de ceux qui l’habitent. Ce qui est assez logique.