Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle par la voie de Tours et le Camino Del Norte depuis Paris, Tour Saint-Jacques.
72ème étape de As Seixas à Arzúa, et 10ème étape et derniére du Primitivo le 25 octobre 2017 départ à 08h30 arrivée à 16h15 – 30 Km, 7h45 de marche pause comprise.
Arzúa est un municipio de la comarque d’Arzúa, dans la province de La Corogne, communauté autonome de Galice, au nord-ouest de l'Espagne. Arzúa est à l’intersection du Camino Francés et du Camino Del Norte.
Il faisait encore nuit lorsque tous ensemble nous avons pris le départ. Le service de nettoyage était déjà à l’œuvre pendant que nous nous préparions, il n’était que 8h du matin et le jour tardait à se lever. C’est la première fois que je marchais aussi tôt, dans la pénombre, à la lueur de ma lampe frontale. J’appréciais cette nouvelle sensation d’avancer dans la fraicheur d’un matin d’automne, pendant que le soleil, rougissant à souhait, brillait de tous ces feux au cœur de la vallée. Dès le début de mon parcours j’aperçois toutes ces éoliennes au loin, bras tendus, me guidant à travers les derniers kilomètres de mon long voyage. Tantôt elles m’attirent tantôt elles me révulsent, mais elles font depuis peu parties intégrantes de ma route, mystérieuses et imposantes, il parait qu’elles sont nécessaires, écologiques. Encore une journée qui promet d’être à la hauteur de mes espérances, l’avant dernière étape avant d’arriver demain à Santiago de Compostela. Incroyable…
L’étape d’aujourd’hui est celle d’Arzúa, située à l’intersection du Camino Francés et du Camino Del Norte, en empruntant le Primitivo, chemin par lequel je viens. Je me rapproche du Camino Francés, l’un des chemins le plus fréquenté et le plus réputé au monde. On peut déjà le ressentir devant toutes ces albergues, situées les unes à coté des autres, ou ces nombreuses cafétérias en bordure de chemin, suffisamment spacieuses pour recevoir les nombreux pèlerins venus des quatre coins du monde. Effectivement ça sent de plus en plus l’autoroute à pèlerins, je ne sais pas encore si le Buen Camino coutumier et chaleureux aura toute sa place avec autant de personnes à saluer, pour se souhaiter la bienvenue à chaque seconde, chaque mètre. Impossible…
Comment serais-je demain à Santiago de Compostela une fois arrivé ? Je n’attendrais pas après demain matin pour faire les six derniers kilomètres restants comme il a été convenu avec mes compagnons de route. Autant en finir dès demain et les attendre vendredi avant midi pour la messe du pèlerin, à l’extérieur du Maître-autel de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. J’ai plus que jamais hâte d’y être…
Apprécier cette première victoire, me dire que j’y suis parvenu, puis faire la fête... Et me dire au réveil « Je fais quoi maintenant ? ». La peur du vide, du pschitt, du néant, d’un retour obligé, le souci de devoir rendre des comptes m’effraient davantage au fur et à mesure que le pèlerinage touche à sa fin. Quatre étapes supplémentaires pour arriver