Guillaume Chiche, député de la majorité LREM et Gilles Lurton, député LR ont été désignés co-rapporteur. Leur rapport devait être officiellement remis le mercredi 21 mars. Leur principale proposition, dévoilée en exclusivité par l’Opinion, visait à fusionner les allocations familiales avec le quotient familial. Aujourd’hui, les familles reçoivent des aides soit sous forme d’allocations soit sous forme d’économies d’impôt via le fameux quotient familial. L’idée était de créer une allocation unique, versée à toutes les familles dès le premier enfant (au deuxième enfant seulement à ce jour), avec un fléchage plus prononcé vers les familles les plus modestes. Cette suppression de fait du quotient familial, certes redistribué sous une autre forme, représente actuellement 12 milliards d’économies d’impôt par an, pour 7,8 millions de foyers. On comprend l’émoi provoqué par l’annonce de cette mesure.
Bien sûr, cela a provoqué un tollé général dans les rangs LR, qui accusent la majorité de s’attaquer à nouveau à la politique familiale. Le co-rapporteur, Gilles Lurton, a finalement refusé de co-signer le rapport, inadmissible politiquement pour son groupe. Du coup, le rapport est mort-né.
Cela a aussi animé la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale du mardi 20 mars. La ministre de la Santé Agnès Buzyn n’y a pas formellement répondu à la question concernant le quotient familial et sa possible suppression. Elle a en revanche posté un tweet dans la soirée, dans lequel elle explique clairement « qu’il n’est pas question de remettre en cause le quotient familial ». L’entourage du Premier ministre, Edouard Philippe, dit la même chose.
Donc, à ce stade, pas de crainte à avoir sur le quotient familial. Sauf qu’il n’est pas exclu que le gouvernement y revienne au cours du quinquennat. Affaire à suivre.