Application du plan Ecophyto au lycée agricole de la Saussaye

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Responsable de l’exploitation agricole d’un établissement de formation en Eure et Loir, Thomas Renaudin propose aux étudiants et aux professionnels un passage progressif à l’agriculture durable. Le lycée est engagé dans le plan Ecophyto pour la réduction des produits phytos.

Le lycée agricole de la Saussaye, c’est d’abord 135 hectares de grandes cultures, comme il s’en étale à perte de vue à travers la Beauce chartraine. C’est aussi, si on creuse un peu, un sous-sol fragile qui abrite la principale ressource en eau potable de la ville de Chartres. Alors évidemment, question nitrates et produits phytopharmaceutiques utilisés sur les parcelles, il s’agissait d’être prudent.

Mais loin d’être un frein au bon fonctionnement de l’exploitation, cette nappe phréatique bienvenue a donné sa ligne pédagogique au lycée : montrer aux futurs agriculteurs comme aux professionnels en perfectionnement qu’il est possible de se diriger, de manière progressive, vers une culture économe en produits phytopharmaceutiques.

« En tant qu’enseignant en agronomie, cette thématique de la réduction des intrants m’a toujours intéressé », explique le responsable de l’exploitation, Thomas Renaudin. « Et puis, on parle de plus en plus de l’agriculture durable, le contexte actuel est porteur de ce genre d’initiatives. »

Une initiative étonnante, qui a donc permis d’agencer entièrement l’exploitation autour de la nappe phréatique. Ainsi, parmi les 135 hectares du domaine, les différentes parcelles pédagogiques sont organisées en fonction de leur niveau de consommation de produits phytopharmaceutiques - de la gestion conventionnelle à l’agriculture biologique - les parcelles en bio étant situées juste au-dessus du forage d’eau potable.

Le but de la manœuvre? Comparer les différentes méthodes de gestion des intrants, du point de vue technique comme du point de vue économique, et proposer aux agriculteurs une transition en douceur.

Dès lors, les 100 hectares dédiés aux cultures en production intégrée sont l’occasion pour les élèves de s’essayer aux techniques du désherbage mécanique, de la rotation des cultures et du choix minutieux du matériel génétique : autant de leviers désormais mis en œuvre par bon nombre d’agriculteurs dans le cadre du plan Ecophyto.

« Ces techniques font partie intégrante du programme d’apprentissage de la cinquantaine d’élèves et étudiants de la filière agricole du lycée, rappelle Thomas Renaudin, mais en ce qui concerne les adultes en reconversion, il s’agit d’un module qu’ils sont libres de choisir ou non. Ils sont curieux d’en savoir plus sur ces nouvelles pratiques agricoles et généralement surpris du résultat. »

Et si selon l’enseignant, il reste encore du chemin à parcourir pour les agriculteurs, les résultats satisfaisants de l’agriculture intégrée lui assurent un avenir prometteur.

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