Chopin - Etude révolutionnaire (Opus 10 N.12)
A l’écoute de cette célèbre étude, n’avez-vous jamais eu cette impression de familiarité avec cette œuvre, comme si son esprit demeurait en vous ?
Si tel est le cas, alors peut-être avez-vous un point commun avec le père du compositeur, à qui Chopin aurait dédié cette étude révolutionnaire, en soutien à toute sa famille qui subissait la chute de Varsovie en 1831 (suite à l’insurrection de la Pologne comme l’occupant Russe), alors que le jeune artiste Chopin était lui en pleine traversée de l’Europe, sur la route vers Paris.
Jamais une étude de Chopin n’a si bien porté son surnom (peut-être aussi parce que c’est Chopin lui-même qui l'aurait donné). Sur le plan de la construction de l’étude, la main gauche semble décrire des mouvements de foule, tels des vagues immenses, tandis que la main droite exprime la force d’un chant patriotique mobilisateur d'un peuple en quête de liberté.
D’un point de vue harmonique, Chopin a sciemment choisi la tonalité principale Do mineur, o combien adaptée pour exprimer tout le côté dramatique de cette étude.
Mais c’est surtout derrière l’aspect mélodique que se cache tout l’esprit révolutionnaire de cette étude, avec un chant qui, à l’image de « La Marseillaise », vibre aux rythmes typiques et entraînants de ses « Pa-Pam-Pa-Pam » , ponctués par des accents sachant mettre en relief toute la force de ce chant.
Parmi les différentes modulations harmoniques de l’étude, on notera celle dans la tonalité « Si bémol majeur » (tonalité de la Marseillaise) qui apparaît comme la clé essentielle de l’étude à travers laquelle Chopin annonce avec force que « le jour de gloire est arrivé ».
Petit à petit, tout devient évident, des « Aux armes Citoyens » jusqu’à la conclusion finale lumineuse en tonalité Do majeur, qui surgit comme le cri de l'espoir de Chopin en la force des valeurs tricolores…