Cette 5ème video suit le parcours de Jean-René Chauvin, dans les camps du Loibl Pass, annexe de Mauthausen, et le camp de quarantaine de Mauthausen.
Jean-René Chauvin témoigne de la période de février 1943-octobre 1944 (camps de Mauthausen / Loibl Pass). Il décrit son passage au camp de quarantaine à Mauthausen et la vie au Loibl Pass, camp annexe de Mauthausen où les déportés travaillaient, pour les nazis, dans des conditions extrêmement dures, à la construction d'un tunnel devant relier l'Autriche à la Yougoslavie (Slovénie). A ce témoignage illustré s'ajoute celui de la compagne de Jean-René, Jenny Plocki (elle-même rescapée de la rafle du Vel d'Hiv), relatif au livre de Jean-René Chauvin "Un trotskiste dans l'enfer nazi" (2006, éditions Syllepse). Jenny insiste sur les parallèles (décrits par Jean-René dans son livre) entre les camps nazis et le goulag, ainsi qu'entre les camps nazis et les camps institués à Cuba (18898) ou ceux dans lesquels furent "re-concentrés" les boers en Afrique du Sud, au début du siècle.
La voix de Jean-René est tirée de l'entretien mené par Anice Clément en 2008 pour son film "Un tunnel pour le Reich", qu'elle a co-réalisé avec Jacques Merlaud. Nous la remercions de nous avoir prêté ses rushs et donné son accord pour la diffusion en ligne d'extraits dans cette video. Nous remercions bien-sûr également Jenny Plocki, compagne de Jean-René, pour l'entretien qu'elle nous a accordé.
Une apparition télévisuelle du défunt André Lacaze au sujet de son livre best-seller Le Tunnel permet de placer la construction de ce tunnel du Loibl Pass dans son contexte.
La video mentionne le cas du Docteur Ramsauer, medecin du camp du Loibl Pass, qui procédait aux meutres de détenus malades qui étaient envoyés à l'infirmerie. Sigbert Ramsauer, condamné à la réclusion à perpétuité par les Britanniques en 1947, à Klagenfurt sera gracié et relâché en 1954 pour raisons de santé . Il travaillera ensuite à l’hôpital régional de Carinthie , promu médecin chef, il ouvrira dès 1956 son propre cabinet sur la place la plus prestigieuse de Klagenfurt, la Domplatz jusqu’en 1988 et s'éteindra tranquillement en 1991..
Le film d'Anice Clément "Un Tunnel pour le Reich" en dit long le long déni de l'Autriche, face à son histoire. A la différence de la Slovénie, la Carinthie Autrichienne de l’après-guerre, jusqu'aux années 90, ne fit rien pour conserver la mémoire des crimes commis sur son sol, niant l’existence même d’un camp annexe de Mauthausen sur son territoire et la participation de concentrationnaires à la construction du tunnel.
Quelques jours après le 8 mai 1945, le tunnel du Loibl, au milieu duquel passait la frontière entre l’Autriche et la Yougoslavie, fut barricadé à l’aide de planches et de barbelés et la zone devint un no man’s land. La route du col datant d’avant le tunnel fut elle aussi fermée et le resta jusqu’en 1950. Durant cette période, tout passage légal d’un pays à l’autre fut donc ici impossible. Les garde-frontières yougoslaves reçurent l’ordre d’user de leur arme en cas de tentative de franchissement de la frontière, Ce n’est qu’en 1964 que le tunnel, achevé et restauré par la Yougoslavie et l’Autriche, fut ouvert à la circulation, et ce malgré les réticences de la Carinthie.
Nous remercions aussi Catherine de Grissac pour l'autorisation d'utilisation d'extraits de son film "Jean-René Chauvin, Trotskiste indépendant" (2001, Plan Large Production) dans cette vidéo diffusée en ligne.
Cette video s'inscrit dans une série de 10 videos retraçant le parcours de Jean-René Chauvin, et par là-même, le contexte politique et social dans lequel il a évolué. Vidéo produite par le Centre d'Histoire Sociale du XXe siècle (Unité mixte de recherche, CNRS / Université Paris1) et réalisée par Jeanne Menjoulet. Le CHS est un centre de recherche en histoire sociale (CNRS / Université Paris 1) où sont conservées des archives de militants, notamment le fonds Jean-René Chauvin .