Pour avoir écrit en 2006 un article publié dévoilant la corruption dans l’administration locale dans la wilaya d’El-Bayadh, 650 kms à l’ouest d’Alger,
Après 18 jours de grève de la faim, l’état de santé de Hassan Bouras se détériore dans l’indifférence général. « Il est souffrant et très fatigué. Son problème de côlon s’aggrave. On voulait l’évacuer vers l’hôpital, mais il n’a pas voulu. Le docteur a diagnostiqué samedi 30 mais une baisse de tension artérielle. Malgré l’injonction du médecin, il n’a pas voulu manger. Il compte aller jusqu’au bout
Hassan Bouras a décidé d’observer une grève de la faim illimitée pour dénoncer une décision de la justice à l’origine de la dépossession du bien immobilier de sa veille mère. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Par ce que son fils est un journaliste critique, ils (responsables locaux) se sont vengés sur sa mère
En 2003, il est le premier journaliste et défenseur des droits de l’homme emprisonné en application des dispositions introduites dans le Code pénal algérien en 2001 – les articles 144 et 144bis –, qui prévoient notamment des peines de prison pour les journalistes accusés de « diffamation », d’« offense » ou d’ « injure » à l’égard des institutions de l’Etat. Il est alors condamné par le tribunal d’El Bayadh pour diffamation à deux années de prison ferme et à cinq années d’interdiction d’exercer son métier de journaliste.
En 2008, il est convoqué par le Bureau de la Sécurité Intérieure d’El Bayadh, dépendant des Services des Renseignements et de la Sécurité (DRS), où il lui a été signifié qu’ils ne toléreraient plus à l’avenir qu’il écrive sur les « questions politiques », et notamment sur les protestations sociales dans les régions du Sud.
Il est alors condamné par la Cour d’appel de Saida à deux mois de prison ferme et à 40 000 dinars algériens d’amende pour « diffamation » et « atteinte à corps constitué », suite à une plainte du Wali (préfet) d’El Bayadh. La plainte concernait un article paru sous forme de reportage publié le 26 avril 2006 dans le quotidien El Bilad et dans lequel M. Bouras critiquait le bilan de la wilaya en matière de développement socio-économique, mais dénonçait aussi la corruption et les luttes d’influences dans la gestion de l’administration.