Une sortie de la Grèce de la zone euro ne règlerait pas le problème de refinancement de sa dette, selon Jean-Marc Daniel qui pointe le manque de produits qu’elle aurait alors à exporter. L’économiste considère que la solution d’une dévaluation de la devise grecque ne permettrait en aucun cas d’industrialiser le pays. Favorable à la mise en place d’un logique fédérale au sein de la zone euro, l’économiste a en particulier insisté dans le cadre de son entretien avec Laurent Faibis, président du groupe Xerfi, sur:

- La dette grecque, qui ne représente que 3% du PIB de la zone euro, est surtout un souci pour les banques de la zone euro ;
- La nécessité de sauver les créanciers de la Grèce passe par le rachat de la dette grecque par la BCE et le FESF;
- La banque centrale devrait pouvoir jouer le rôle de prêteur en dernier ressort pour tous les pays de la zone euro, à l’image de la Fed ;
- L’adoption de politiques restrictives par les pays d’Europe du Sud serait un signal fort en matière de gestion rigoureuse de leurs finances publiques permettant d’aller jusqu’au bout de la logique fédérale dont la première manifestation serait l’émission d’eurobonds.

Jean-Marc DANIEL économiste français, est professeur d'économie à ESCP Europe. Il est également chroniqueur au journal Le Monde sur l'histoire des idées économiques et directeur de la revue intellectuelle libérale classique Sociétal. Il travaille essentiellement sur la politique économique, dans ses dimensions théoriques et historiques.

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