Panne générale de la croissance au printemps, CAC 40 en chute libre cet été, le climat des affaires s'est brutalement dégradé. Et une chose est sûre, le comportement et les comptes des entreprises vont s'ajuster à cette nouvelle donne. C'est ce qu'on appelle le principe de réalité. Le leitmotiv de la rentrée : avoir suffisamment de cash pour passer le cap. En d'autres termes, tous les dirigeants vont être obsédés par leurs trésoreries. Et nul doute qu'ils vont actionner plusieurs leviers. Premier levier actionné : les stocks. Stocker coûte cher et mobilise du financement. Au moment où la demande fait défaut comme le montre l'évolution du solde d'opinions des industriels sur la trajectoire de leur carnet de commandes. Au moment où les cours des principales matières premières se sont retournés et dévalorisent de facto les produits mis en réserve, il va falloir vider les entrepôts. Et vite. Sur le plan macro-économique, cela signifie que la contribution des stocks à la croissance au 2ème semestre sera négative. Sur le plan sectoriel, cela veut dire que les professions en amont du cycle de production, comme la sidérurgie, auront une fin d'année assez compliquée. Second levier actionné, l'investissement. A court terme, ce sont des dépenses qui peuvent être facilement sacrifiées. Il restera bien sûr un filet de dépenses d'équipement car il faut bien remplacer les machines en panne ou obsolètes. Des dépenses de renouvellement difficiles à retarder car elles bénéficient toujours du report des projets lié à la récession de 2008-2009. Des projets qui ne peuvent maintenant plus attendre. Macro-économiquement, cela va conduire à un tassement progressif de l'investissement en équipement. Cela va aussi bloquer la partie non-résidentielle de l'investissement construction. [...]
Alexandre Mirlicourtois
Directeur des études de Xerfi
www.xerfi.fr
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