L’irruption du numérique a modifié l’analyse concurrentielle des activités culturelles, observe Anne Perrot. La vice-présidente de l’Autorité de la concurrence a en particulier insisté sur les trois grandes problématiques soulevées par les nouvelles technologies :
- le verrouillage à l’œuvre dans les modèles verticalement intégrés (du producteur au fournisseur d’accès Internet) suite aux mouvements de concentration ou aux contrats d’exclusivité, comme par exemple dans la télévision payante par ADSL ;
- la difficulté pour un nouvel entrant de concurrencer les plateformes de grande taille en raison de leurs effets réseaux (direct ou croisé) à l’image de Google et Facebook ;
- la remise en cause des fondements de la régulation dans le domaine culturel, à travers la prise en charge par le CNC de l’équipement en numérique des petits exploitants de salles de cinéma ou encore l’extension de la loi Lang au livre numérique.
Anne Perrot est vice-présidente de l’Autorité de la concurrence depuis mars 2009 et a été auparavant vice-présidente du Conseil de la concurrence (octobre 2004- mars 2009). Elle a été présidente de l’Association of Competition Economics (2006-2009), et membre de l’Economic Advisory Group for Competition Policy placé auprès du chef économiste de la DG Concurrence à la Commission européenne (2003-2005). Elle enseigne la politique de la concurrence à l’Ecole d’Economie de Paris. Elle est membre du conseil scientifique de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, elle a fait partie du comité éditorial de la revue Competition Policy International, et appartient au comité scientifique de la revue Concurrences.
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