Le salon de Zhuhai ferme ses portes. Dans le taxi qui nous mène à l’aéroport nous sommes un peu penauds : la vedette n’était pas comme à l’accoutumée, notre A380, mais le C919 chinois. Le C919 n’est autre qu’une copie un peu lourde de l’A320. C’est l’avion cœur de marché idéal, en particulier pour satisfaire la croissance de la demande intérieure chinoise. Le plus ennuyeux est que l’avion en question va être excellent. Et pour cause, c’est nous qui l’avons conçu, équipé et motorisé. Au niveau des moteurs, en particulier, il sera équipé du dernier né de Safran, le Leap X. Ce nouveau moteur, nous n’en disposons pas encore. Notre A320, tout d’un coup, a pris un sacré coup de vieux. Il faut s’y résoudre, nous ne sommes plus seuls.
Les multinationales française sont la principale force de frappe du pays pour faire face aux défis économiques de l’après crise. Mais si la France ne retrouve pas les moyens de se doter d’une politique industrielle volontariste, elle risque de se priver de ses meilleures capacités de rebond. Une stratégie offensive passe par la mise en œuvre d’une action concertée avec les grandes entreprises française qui forment l’essentiel de notre potentiel pour conquérir les marchés internationaux.
Partout les Etats interviennent pour soutenir leurs champions nationaux. Nous avons, à l’inverse, décidé de vouer aux gémonies les politiques volontaristes. Mais l’effort de l’Etat, et donc de la nation, ne peut être sans contrepartie. L’Etat doit épauler les grands groupes dans leur conquête de PDM à l’étranger et leur permettre d’entraîner les PME. Ce renouveau du lien entre le pays et ses multinationales doit se faire sous le sceau de la réciprocité: la croissance des entreprises à l’étranger, notamment dans les pays émergents, doit avoir des retombées positives pour l’économie et l’emploi dans l’Hexagone.
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