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Un petit livre anonyme fit son apparition le 4 janvier 1669 chez Claude Barbin, le célèbre éditeur parisien qui tenait boutique au Palais, sur le second perron de la Sainte Chapelle. Ce mince volume ne contenait que quelques lettres traduites du portugais, mais ces lettres, au nombre de cinq, renfermaient la vie et la mort d’une passion splendide; celle de Mariana Alcoforado (1640-1723), religieuse au couvent de Béja, pour son amant, Noël Bouton marquis de Chamilly (1635-1715), officier français, venu au Portugual combattre du côté des portugais dans leur lutte pour l'indépendance (1663-1668). Ces lettres, prétendait-on, étaient entrées en possession du comte de Guilleragues, directeur de la Gazette de France, qui les avait traduites en français ; on ajoutait que l’original « portugais » avait été perdu.