Ces images sont extraites du film « L’hiver à Ich m ul » de Gaga Gaya qui dénonce l’absence totale de l’état alors que le pays est livré à lui-même, isolé du monde. Les notables, toujours aussi lâches, désertent la région dès les premières neiges qui vont bloquer les hauteurs de l’Aurès pendant plusieurs mois.
Plus d’électricité, plus de fuel domestique, plus de denrées alimentaires, Ich m ul et ses environs basculent désormais dans le moyen âge où seule la solidarité aide à survivre.
Le profond puits est à sec
Le profond puits est à sec, son fond ensablé
Le berger est mort depuis qu’il a déposé la fronde
Les amis sont un venin, le Mazigh est rentré dans le troupeau
Car il a oublié les sources au fond de l’outre
Le poète itinérant nous dit un refrain
Une dizaine de couplets pour le chant funèbre
Les fêtards sont là sur la place des sages
Pourquoi jouer du tambour quand le désert est si vaste ?
L’aigle dit-on a goûté à la charogne
Plus de victoire, la terre ne fleurira pas
La vie ô mon frère est trop complexe
Je préfère m’enivrer que travailler
L’Arabe crie et dit à la mort
Les Chawis s’emmitouflent dans leur linceul
L’amertume dans le cœur, le laurier rose dans la main
Ce qui nous arrive frère, nous l’aurions bien mérité