Une Ode Passionnée d'Arnaud Desplechin au Cinéma dans 'Spectateurs !'

Allo Trends World 2025-01-12

Views 7

Dans un essai cinématographique audacieux alliant fiction et documentaire, le réalisateur rend un hommage vibratoire à l'art cinématographique, focalisé sur la figure du spectateur.

Dans ce docu-fiction enrichissant, Arnaud Desplechin met en valeur le 7e art en visant non pas ceux qui créent des films, mais ceux qui les visionnent.
'Spectateurs !', présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2024, sera projeté en salles à partir du 15 janvier.

Le film se construit sous une forme hybride, mêlant fiction et document. Le réalisateur y inclut son personnage emblématique, Paul Dédalus, incarné par divers acteurs à travers différentes étapes de sa vie : Louis Birman, Milo Machado-Graner (d'Anatomie d'une chute), Sam Chemoul et finalement Salif Cissé.

Ces séquences de fiction, empreintes d'autobiographie, alternent avec un collage d'éléments variés tels que des interviews, des archives et des extraits de films, offrant une réflexion libre sur le cinéma. Cette approche embrasse des dimensions historique, technique et analytique, tout en étant sensible et presque corporelle. Une voix off intime et des chapitres rythment la narration, qui se concentre sur l'expérience cinématographique vécue par le spectateur.

Quelles sont nos préférences de sièges dans la salle obscure ? Combien de fois revoyons-nous nos films favoris ? Ressentons-nous de la peur ou de l'émotion ? Quelles œuvres nous touchent le plus ? Ces questions essentielles sont jointes à des réflexions plus philosophiques et techniques, telles que celles de Stanley Cavell, sur l'impact de la projection de la réalité.

Ce voyage à travers l'histoire du cinéma inclut une projection d'extraits éclectiques, des Frères Lumières à Fantomas, en passant par Alien, Truffaut, Bergman et King Kong, illustrant la richesse et la diversité du 7e art.

"Créé pour les déshérités, les enfants, ceux qui ne savent pas lire", le cinéma est aussi porteur d'un discours politique. Arnaud Desplechin, à travers sa voix off, évoque les vaincus que les films ont souvent représentés, mentionnant Griffiths et sa hantise du "visage indien ignoré". "On ne peut véritablement filmer que ceux que nous reconnaissons", ajoute-t-il, à l'image de Richard Ford avec Les Cheyennes : "filmer à la lumière un peuple dans l'ombre".

Une attention particulière est consacrée à Shoah de Claude Lanzmann et à l'impact que ce film a eu sur Arnaud Desplechin lors de sa première projection à Paris en 1985, qui durait deux jours. "Ma vie a été radicalement transformée en neuf heures de projection", avoue le réalisateur, captivé par l'intensité du cinéma, "J'ai pris la mesure du monde hérité".

Avec ce film empreint de mélancolie, placent les spectateurs au centre de l'expérience, Arnaud Desplechin rend un hommage poignant à cet art qui nous "aide à vivre", qui nous "met face à l’essentiel", qui "nous permet de nous réapproprier le monde". Une

Share This Video


Download

  
Report form
RELATED VIDEOS