Le nouveau président du Liban, Joseph Aoun, âgé de 61 ans, s'est engagé à "restructurer" le pays et à redonner un rôle central à l'État. Élu par les députés le 9 janvier avec 99 voix sur 128, il a réussi à obtenir un consensus rarissime parmi la classe politique libanaise, marquée par des divisions profondes et un vide présidentiel durant plus de deux ans. Pour les analystes, son profil éloigné des disputes politiques a contribué à sa position de nouvel homme fort du Liban. Voici cinq points essentiels à retenir sur Joseph Aoun, dont la mission s'annonce complexe.
## Un parcours militaire solide depuis 2017
Originaire de la banlieue de Beyrouth, Joseph Aoun a intégré l'armée en 1983, alors que le Liban était encore en proie à la guerre civile. Il a gravi les échelons, s’illustre notamment dans la lutte contre le terrorisme et devient le commandant de la 9e brigade d'infanterie, responsable de la sécurité à la frontière libano-syrienne. En mars 2017, il a été nommé commandant en chef de l'armée par le gouvernement de Saad Hariri. Joseph Aoun est perçu au sein de l'armée comme un leader dévoué à l'intérêt national, jouant un rôle clé dans une institution encore unie face aux tensions confessionnelles, selon le politologue Karim Bitar.
## Pas de lien familial avec son prédécesseur, Michel Aoun
Bien que partageant la même appellation, Joseph Aoun et Michel Aoun, ancien président ayant quitté ses fonctions en 2022, ne sont pas de la même famille. Tous deux chrétiens maronites, leur ascension a été facilitée par le système confessionnel libanais, qui réserve la présidence à des catholiques orientaux. Après le départ de Michel Aoun, le Parlement avait été paralysé, incapable de désigner un successeur, situation qui a traîné en longueur jusqu'à ce qu'un consensus soit enfin trouvé.
## Le résultat de longues négociations
Joseph Aoun a d'abord échoué à obtenir suffisamment de voix lors d'un premier vote, les députés du Hezbollah et du mouvement Amal ayant voté en blanc. Ce n'est qu'après des discussions avec des représentants de ces factions qu'il a réussi à être élu lors d'une seconde session. Il a ainsi démontré son habileté à naviguer parmi les rivalités politiques tout en prenant ses fonctions en tant que militaire aguerri devenu politicien.
## Rétablir la centralité de l'État
Dans son discours d'inauguration, Joseph Aoun a mis l'accent sur l'importance de restaurer la stabilité au Liban, un pays déjà marqué par l'explosion du port de Beyrouth et une crise économique sans précédent. Il a promis de "restructurer" les institutions publiques, exigeant que l'État détienne le monopole de la force. Ce discours est particulièrement significatif dans un contexte où le Hezbollah a longtemps influencé la dynamique politique et militaire du pays.
## Une réception positive sur la scène internationale
Joseph Aoun s’est engagé à respecter le cessez-le-feu av