Être entraîneur de club et sélectionneur national, ce n'est pas tout à fait la même affaire. Alors que Didier Deschamps a annoncé, le 8 janvier, qu'il quittera son poste de sélectionneur des Bleus après la Coupe du Monde 2026 en Amérique du Nord, les spéculations sur son successeur ont déjà commencé. Ce futur dirigeant de l'équipe nationale pourrait bien être un novice en matière de niveau international, dans un rôle qui présente certaines différences par rapport à la gestion d'un club.

## Un Quotidien Distinct

"C’est le quotidien qui diffère. En club, on a les joueurs tous les jours, tandis qu’en sélection, c’est ponctuel, on les voit une fois tous les dix jours ou tous les mois", explique Olivier Echouafni, ancien entraîneur de l'équipe de France féminine après avoir dirigé des clubs comme Amiens et Sochaux. Il souligne que l'entraînement en club requiert un investissement total, 24 heures sur 24, contrairement à la sélection qui offre des moments de répit entre les trêves internationales. Gernot Rohr, ex-entraîneur de Bordeaux et sélectionneur du Nigéria, précise que cela permet de prendre du recul et de se recentrer sur d'autres priorités.

## Relations et Observation

Cette différence de temporalité impacte aussi la relation avec les athlètes et la façon de diriger. "En sélection, l'interaction avec les clubs et leurs entraîneurs est essentielle. Le suivi est constant lors de tous les matchs, qu’ils se disputent en France ou à l'étranger", précise Echouafni, en ajoutant que sa tâche consiste énormément à observer les joueurs pour évaluer leur progression par rapport à la concurrence et à leurs prochains adversaires.

## Défis de la Sélection

Être à la tête d'une sélection nationale impose aussi des défis en termes de gestion du groupe durant ces moments rares et courts. "Il est difficile de faire progresser des joueurs en seulement dix jours ou de créer une vraie cohésion. C’est l’un des plus grands défis", confie Echouafni.

## Pression et Attentes

En comparaison avec les équipes de club, les attentes sont différentes. Olivier Echouafni estime qu’un sélectionneur bénéficie d'un mode de vie moins intense au quotidien, car les évaluations ne se font pas tous les week-ends. Cependant, la pression lors des compétitions majeures, comme les championnats d’Europe ou les Coupes du monde, est accrue. Gernot Rohr résume cela en disant qu'un pays entier attend des résultats, ce qui crée une attente forte envers le sélectionneur. Pour celui ou celle qui prendra les rênes des Bleus, il faudra s'adapter à cette dynamique complexe.