Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, le bilan fait état d’au moins 39 personnes décédées et de plus de 5 600 blessées. La phase de reconstruction s’annonce colossale, touchant même les zones forestières et les écosystèmes naturels.

## Le paysage transformé par le cyclone

Vu d’en haut, Mayotte arbore désormais une teinte brunâtre, remplaçant les précédentes taches de verdure qui ornaient l’île. Selon Benoît Loussier, directeur régional de l’Office national des forêts, les survols en drones n’ont pas encore permis d'évaluer précisément les impacts sur l’environnement. Les forêts, qui constituaient près de 20 % de la superficie de l’île, ont quasiment toutes été détruites.

## Impact sur l’agriculture

Les exploitations agricoles ont subi de lourds dégâts. Dans certains cas, les arbres ont perdu leurs feuilles et branches, restant debout et pouvant se régénérer rapidement. Cependant, de nombreux arbres ont été déracinés ou complètement brisés par des vents dépassant les 200 km/h, et ceux-là ne reverdiront pas.

## La crise du cycle de l'eau

La végétation, essentielle à Mayotte pour le cycle de l’eau, joue un rôle crucial en captant les précipitations et en réduisant l’érosion. Elle contribue également à la formation des pluies, car les arbres transpirent de l’humidité dans l’atmosphère.

## Menaces sur la biodiversité

Le couvert forestier abritait une diversité d’animaux tels que lézards, insectes, chauves-souris et makis. Ces derniers, en quête de nourriture suite au cyclone, s’approchent désormais des habitations, cherchant désespérément à se nourrir.

## Risques écologiques et régénération

Avec une grande partie du sol exposé, le ruissellement des pluies peut entraîner une boue qui risque d’envaser le lagon, menaçant les coraux et la survie de plusieurs espèces marines. Toutefois, grâce aux conditions climatiques favorables, la végétation à Mayotte devrait rapidement repousser. Des plantations pourraient atteindre jusqu’à 8 mètres de haut en quelques années. Selon l’Office national des forêts, les écosystèmes devraient retrouver leur équilibre d’ici 10 à 20 ans, à condition de disposer des ressources nécessaires pour replanter au moins cinquante hectares de forêt chaque année.