Au début de janvier 2024, le Pas-de-Calais a connu une nouvelle vague d’inondations. De nombreuses communes ont été classées en état de catastrophe naturelle. Un an après ces événements, la ville de Thérouanne, près de Saint-Omer, peine encore à se relever.

## Un commerce en souffrance

À Thérouanne, l’odeur alléchante de baguettes fraîches embaume l’atmosphère. La boulangerie Saint-Georges, rouverte récemment, attire un flot constant de clients. Après un an de fermeture due aux inondations de novembre 2023 et janvier 2024, le commerce a enfin pu relancer sa production. Le centre de la ville a en effet été submergé par le Saint-Augustin, un affluent local, entraînant des dégâts importants.

Élodie, une employée de la boulangerie depuis 2016, témoigne des transformations nécessaires : « Il y avait 80 cm d’eau. Tout a été refait, du laboratoire aux équipements et même le plafond, tout devait être changé à cause de l’humidité. »

## Les séquelles psychologiques

Bien que la boulangerie ait bénéficié du soutien de l'assurance et soit aujourd'hui restaurée, Élodie n'oublie pas l’impact psychologique des inondations. Elle se remémore les événements traumatisants : « Quand les grilles ont été ouvertes, c'était comme une rivière, on a dû fuir. Cela a été un véritable choc. Nous avons même été au chômage pendant un temps. »

## Les craintes des riverains

Dans la rue derrière la mairie, des résidents comme Eugénie ont conservé des sacs de sable près de chez eux, par crainte d’une nouvelle montée des eaux. « Les gens ont peur que ça se reproduise, donc ils ne veulent pas s’en débarrasser. » Après l’inondation, Eugénie a dû réaliser des travaux de démolition pour rendre sa maison à nouveau saine et a installé un batardeau pour se protéger contre d’éventuelles crues futures.

## La situation financière de la commune

Actuellement, deux maisons à Thérouanne restent inhabitables et la réhabilitation des berges est encore en cours. Les routes, souvent endommagées, ne sont pas prises en charge par les assures. Le maire de Thérouanne, Alain Chevalier, souligne que la commune a encore besoin de 300 000 € pour faire face à ces défis : « C’est à nous de trouver cet argent dans notre budget, ce qui va nécessiter des sacrifices. »

## Des projets nécessaires pour l'avenir

Pour le maire, les solutions à long terme impliquent des travaux importants pour créer des retenues collinaires, permettant d'éviter d'éventuelles inondations dans le futur. Un projet, partiellement financé par l'État, est envisagé avec un coût qui pourrait atteindre des millions d'euros. Cependant, en raison de la crise politique actuelle, il s'inquiète des retards possibles dans leur réalisation, ce qui nécessitera également une expropriation, ajoutant encore à la complexité de la situation.