C’est au prétexte de lutte contre le blanchiment des fonds et le financement terrorisme que Paul ATANGA NJI, Ministre de l’Administration territoriale a, comme il lui est de tradition, mobilisé la phraséologie la plus théâtrale en vue de s’offrir publiquement une nouvelle cible, dans le schéma global – de longue date entamé – en vue d’une mise au pas des acteurs de la vie publique camerounaise, sur la droite ligne de la future présidentielle.
Réunion à l’ambiance sombre ce jour, avec le monde des associations et des ONGs, dans ce salon de l’Hôtel Mont-Fébé, où son Département ministériel a fait asseoir l’essentiel de ce qui tourne autour de cet univers, afin de les mettre en garde contre toute tentative d’indépendance, sur les mois à venir.
Car, autant mieux s’éviter toute forme de surprise le moment venu, en se montrant aussi explicite que possible, dès aujourd’hui.
Dans l’impensé du Ministre, l’approche est donc clairement de prévenir au loin toute forme de querelle tant sur le processus que sur les résultats de cette élection à propos de laquelle, prise de parole après prise de parole, il prend le soin de construire l’armure de ce qui, rendu sur le moment d’une éventuelle contestation, sera alors présenté comme hors-la-loi et donc intolérable.
Paul ATANGA NJI donc, Ministre de tous les ministères et ministre plus fort que tous les ministres. Ministre en chef pour dire le temps et faire la météo de la saison qui vient. Ministre pour dire à tous ceux qui s’en sentent la tentation : circulez, il n’y aura bien à voir.
Ministre exclusivement investi à assurer une sortie tranquille à celui qu’il nomme le « père de la nation » et à propos de qui il trotte certainement dans le fond de son âme l’idée d’être choisi comme outsider, dans l’âpre compétition successorale qui vient.