Une heure après la fin du vote, dans le premier bureau, celui de l'hôtel de ville, le dépouillement des bulletins livrait une tendance : Willy Nicollet (divers droite) terminait en tête avec 154 voix, devant le RN de Christophe Gonzalez (142 voix), puis la maire sortante, Sylvie Miceli-Houdais (divers centre, 78 bulletins), suivie de près par la liste sans étiquette de Maël Vala-Viaux et ses 75 suffrages.

Puis le bureau Nº1 est devenu le bureau centralisateur. Il apparaissait d'emblée que la liste de la maire sortante était en mauvaise posture. Rappelons que la semaine dernière, le taux de participation définitive était de 51,20 % (47,15 % en 2020 lors du 1er et unique tour des municipales). Hier, il était de 52,07 %.

À l'issue du scrutin de dimanche dernier, les quatre listes en position de se maintenir avaient fait ce choix. Tous les candidats, hormis Sylvie Miceli-Houdais, étaient dans le hall de l'hôtel de ville (centre administratif) en attendant l'arrivée des bulletins des neuf autres bureaux. Mais la tension montait d'un cran lorsque la liste de Christophe Gonzalez s'imposait invariablement en tête, grosso modo d'une centaine de voix.

Tendance confirmée à 19h54 lorsque, comme dimanche dernier, le staff RN, Franck Allisio en tête, et le maire de Marignane, Eric Le Dissès, avec qui il a fondé le Rassemblement pour la République (RPR), se levait pour proclamer les résultats. Même Daniel Simonpiéri, ancien maire FN de Marignane était là.

Christophe Gonzalez comptabilisait 152 voix d'avance au moment de s'exprimer, ému : "Notre liste est arrivée en tête des élections municipales. Les Rognacais ont élu un Rognacais, candidat du Rassemblement national et du RPR, ils n'ont pas eu peur malgré l'appel à un micro-barrage. Je travaillerai avec tout le monde. Ma famille est à Rognac depuis 130 ans."

Rognac devient ainsi la première ville des Bouches-du-Rhône à élire un maire RN et RPR.

"Un moment historique"

"C'est un moment historique. Je vais faire le maximum pour rendre aux Rognacais ce qu'ils m'ont donné en m'élisant maire. On va faire table rase de ce qui s'est passé pendant cette campagne qui a été quelquefois borderline."

Pour Franck Allisio, député de la 12e circonscription (Marignane-Côte bleue) et patron départemental du RN, cette victoire "est avant tout celle de Rognac et des Rognacais qui ont fait le choix de l'honnêteté, de la sérénité, de l'ordre et de l'espérance. C'est une victoire historique parce que ça faisait 30 ans que le RN n'avait plus gagné de commune dans le département. Les élections partielles sont réputées difficiles. Et, ça me tient à cœur, la première victoire municipale du RPR ressuscité. L'avenir s'écrit ici. Nous avons 18 mois pour faire nos preuves. C'est la défaite des macronistes Renaud Muselier et Martine Vassal qui avaient soutenu notre adversaire direct (Willy Nicollet, Ndlr) qui se disait sans étiquette et a menti alors que nous avons été sincères."