Lors des obsèques de Dominique Bernard en la cathédrale d’Arras, son épouse Isabelle Bernard avait rappelé que son mari "n’aimait ni la foule, ni les honneurs". Il "aimait Flaubert, Stendhal, Baudelaire". Dominique Bernard aimait aussi la musique, l’histoire et la peinture. C'est donc une cérémonie à son image, très sobre qui a lieu ce dimanche à 11h sur une scène installée devant le Beffroi d’Arras, un an jour pour jour après son assassinat par un ancien élève radicalisé devant le lycée Gambetta-Carnot.

Des groupes locaux de danse, de musique vont se succéder durant une heure. Il y aura aussi des lectures de poèmes. Une artiste peintre réalisera une œuvre pendant l’hommage. Un seul discours sera prononcé par le maire d’Arras Frédéric Leturque. Quatre ministres participent à la cérémonie, mais ils ne prendront pas la parole : Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, Anne Genetet, ministre de l'Éducation, Didier Migaud, ministre de la Justice et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, qui a quitté son fauteuil de députée du Pas-de-Calais pour entrer dans le gouvernement Barnier.

Des roses blanches pour les victimes du terrorisme
À la fin de la cérémonie, le public pourra déposer des roses blanches devant une plaque dédiée aux victimes du terrorisme. Ce temps de recueillement se fera en musique. Cette cérémonie a été préparée avec l'épouse de Dominique Bernard, sa famille, ses proches, mais aussi avec les élèves et les enseignants.

"On voulait que ce temps soit sur la place des Héros, le lieu où on s'était rassemblé il y a un an, après son assassinat", a précisé le maire d'Arras Frédéric Leturque à France Bleu Nord. Le 15 octobre 2023, deux jours après l’attentat, 5 000 personnes très affectées avaient assisté sur cette même place des Héros à un rassemblement émouvant dans un silence absolu.

L'assassinat de Dominique Bernard reste un choc et une blessure pour les habitants de la ville. Comme il y a un an, la cérémonie enverra un message fort. "Nous sommes debout, nous sommes là, nous ne reculerons pas. La République est plus forte, la communauté française est plus forte", assure Frédéric Leturque. "Nous résistons et nous marquons la puissance que représente la culture, l'éducation comme étant finalement l'arme la plus forte pour essayer de faire face à ce type d'agression qui, pour nous, n'a pas le droit de cité, ni à Arras ni ailleurs", assène l'élu.

La place des Héros est accessible ce dimanche à partir de 9h. Un important dispositif de sécurité est prévu avec des contrôles aux entrées.


Eric Turpin
France Bleu