C'est une vidéo qui a provoqué une vague de panique il y a 48h sur les réseaux sociaux. On peut y voir un homme qui semble être un soldat arabe se présenter comme un agent du Hamas et menacer la France d'un bain de sang, à l'occasion des jeux olympiques de Paris :
"Nous nous adressons au peuple de France et au président Macron. Vous avez supporté le régime sioniste dans sa guerre criminelle contre le peuple de Palestine. Vous avez fourni aux sionistes des armes, vous les avez aidés à tuer nos frères et nos sœurs, nos enfants. Vous avez invité les sionistes aux JO. Vous paierez pour ce que vous avez fait. Des rivières de sang vont se répandre dans les rues de Paris."

L’homme conclut en brandissant la tête d’un mannequin censé représenter un symbole français, Marianne, ensanglantée.

Dans le monde entier, les experts de la lutte contre la désinformation analysent la vidéo image par image. Il est notamment découvert que la tête de Marianne brandie par le soldat aurait été générée par une intelligence artificielle, et confirmé que la vidéo ne comporte aucun signe d’appartenance à un groupe. Le mot «Hamas» n’est même pas prononcé.

Dès lors, la piste privilégiée est celle de l’opération de déstabilisation.

À l’origine de cette vidéo, figure un compte X - depuis, suspendu - baptisé « endzionism24 ». Ce compte, créé en février dernier, n’avait rien posté jusqu’à il y a encore quelques jours, retweetant seulement des comptes propalestiniens. « Une façon de se montrer vaguement crédible », juge David Colon.

Mais les followers de cet obscur compte X sont pour la plupart des bots, c’est-à-dire des robots automatisés. La vidéo a rapidement été reprise par différents comptes sur X mais aussi sur Telegram.

Le travail de plusieurs collectifs disséquant la propagande russe, comme celui du Gnida Project, composé d’anonymes russophones, vient contredire cette théorie. Dans une note très détaillée, les activistes remontent le fil de la fake news, depuis le tweet initial « endzionism24 », pour arriver « très certainement » à Moscou.