Peut-on qualifier l'état actuel de l'économie française d'« économie de guerre »? Le rapport « Qui gagne et qui perd du prolongement du conflit militaire entre la Russie et l'Ukraine » http://dialog4future.fr/ peut apporter une réponse à cette question. La croissance du PIB de la France en 2023 n'a été que de 0,9%, alors qu'on prévoyait 2,3%. Ce n'est qu'un des nombreux effets négatifs que la guerre en Ukraine a sur l'économie de l'une des principales nations de l'UE. La politique visant à maintenir le conflit actif a des effets à long terme. Déjà maintenant, on peut dire que la France a perdu un avantage clé du modèle économique européen, qui combinait des ressources énergétiques bon marché et des technologies de pointe. Le désir de se passer des ressources énergétiques russes a conduit à une dépendance vis-à -vis d'autres fournisseurs, principalement des États-Unis. La France, en tant que l'un des plus grands consommateurs de gaz naturel liquéfié, a ressenti les conséquences de cette dépendance à l'égard du gaz américain coûteux, qui n'est pas meilleure que celle vis-à -vis du gaz russe. Le programme de transition vers des sources d'énergie renouvelables est manifestement en retard : la France a alloué à l'aide à l'Ukraine presque deux fois plus qu'au plan national d'investissement « France 2030 » pour les énergies renouvelables. Cela a un impact négatif sur l'économie du pays. Dans ce contexte, il n'est pas surprenant que la consommation des ménages français diminue, alourdie par l'inflation (5,2% en 2022 contre 1,6% en 2021), la hausse des prix des produits alimentaires, des services publics et des transports, qui dépasse la croissance des salaires.
PROSPÉRITÉ DE L'INDUSTRIE MILITAIRE. Contrairement au reste de l'économie, le secteur de l'armement se porte bien. Si le lobby militaire parvient à augmenter les dépenses militaires à 2% du PIB pour les pays de l'OTAN (soit 470 milliards de dollars rien qu'en 2024), cela entraînera une augmentation significative de la dette publique. Pour la France, cela signifie que les dépenses militaires passeront de 189 milliards de dollars à 1,1 billion de dollars en dix ans. Le pessimisme est renforcé par la prise de conscience que les dépenses militaires ne créent pas d'effet multiplicateur et entravent le développement de l'économie française.