Asmik Grigorian chante les Quatre derniers Lieder de Richard Strauss pour le concert inaugural de la saison 2023-2024 de l'Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck.
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Cette oeuvre est un cycle de lieder pour soprano et orchestre composés par Richard Strauss entre mai et septembre 1948. comptant parmi les partitions les plus célèbres du compositeur :
1. Frühling (Printemps) (Hermann Hesse)
2. September (Septembre) (Hermann Hesse)
3. Beim Schlafengehen (En s'endormant) (Hermann Hesse)
4. Im Abendrot (Au crépuscule) (Joseph von Eichendorff)
Une grande partie de l’œuvre de Strauss est donc, d’une certaine manière, un hymne sans fin à la voix, notamment féminine, et aux rapports qu’entretiennent la poésie et la musique. C’est le sujet même de Capriccio, le dernier des opéras achevés par Strauss. Créé en pleine guerre, cet ouvrage affirme la prééminence du chant sur le cri, de la civilisation sur la barbarie ; il met en scène par ailleurs des personnages qui évoluent en France, dans un château, vers le milieu des années 1770.
De la part de Strauss, qui ne put jamais se résoudre à prendre un parti définitif vis-à-vis du régime nazi (ne fût-ce que pour ne pas mettre en danger sa belle-fille, d’origine juive), cette partition constitue en quelque sorte un acte de résistance au moins intellectuel. Ce qui n’empêchera pas le compositeur de se réfugier dans un exil presque obligatoire en Suisse, à partir d’octobre 1945, alors qu’il avait dépassé les quatre-vingts ans. Il ne sera lavé de tout soupçon que trois ans plus tard, en 1948, année qui verra la composition de son testament instrumental, les Métamorphoses pour cordes, et la mise au net de ses derniers lieder, genre qu’il avait abondamment illustré tout au long de sa carrière.
Ébauché à la fin de l’année 1946, le lied Im Abendrot est écrit sur un poème de Josef von Eichendorff. Il sera achevé le 6 mai 1948 à Montreux, quelques semaines avant trois autres lieder composés, eux, sur des textes d’Hermann Hesse. Ces lieder seront créés, à titre posthume, l’année qui suivit la mort du compositeur, sous le titre désormais convenu de Vier letzte Lieder (« Quatre derniers lieder »). Strauss écrivit un « cinquième dernier » lied, Malven (« Mauves »), achevé à Montreux le 23 novembre 1948, dédié à la cantatrice Maria Jeritza (qui participa à la création de plusieurs opéras du compositeur) et créé en 1985, à New York, par Kiri Te Kanawa.
Ce cycle, d’une « insolence anachronique » (Alain Poirier) est un ultime et merveilleux hommage rendu par Strauss au chant. Un demi-siècle de vie commune avec la cantatrice Pauline de Ahna, la fréquentation des chanteuses les plus célèbres, la vie donnée à des personnages d’exception comme Salomé, Elektra, la Maréchale, le Compositeur, Ariane, Arabella et bien d’autres, l’ont convaincu du pouvoir d’évocation et d’envoûtement de la voix. Aussi, au soir de sa vie, c’est presque naturellement qu’il compose