Iran-Israël : ce que l’on sait sur les risques d’escalade au Moyen-Orient
Général américain envoyé à Tel-Aviv, vols annulés, pressions diplomatiques : les menaces de représailles de l’Iran contre Israël, jugées de plus en plus sérieuses et imminentes, nourrissent les craintes d’un embrasement régional au Proche-Orient, six mois après l’attaque du Hamas qui a déclenché une guerre massive dans la bande de Gaza. Alors que Téhéran assure ne pas vouloir «attiser les tensions», le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, se dit prêt à «faire face à des défis sur d’autres théâtres» que Gaza.
D’où vient cette soudaine poussée de fièvre ?
Parrain de «l’axe du mal» que constitue, aux yeux d’Israël, le Hamas, le Hezbollah et l’Iran, le régime iranien est l’ennemi juré de Benyamin Nétanyahou, qui en a fait depuis des années un sujet central de sa diplomatie, marquée notamment par son opposition farouche à l’accord international sur le programme nucléaire iranien. Séparés géographiquement par l’Irak, la Syrie et la Jordanie, et distants d’un millier de kilomètres, l’Etat hébreu et l’Iran se détestent… mais prennent soin de ne pas s’attaquer frontalement. Pour s’en prendre à Israël (comme aux Américains), Téhéran préfère passer par ses «proxies» : le Hezbollah libanais, les milices chiites en Irak et en Syrie, ou les rebelles houthis au Yémen. De la même façon, Tel-Aviv (comme Washington) préfère frapper les intérêts et responsables iraniens en dehors de ses frontières.
L’attaque spectaculaire et meurtrière contre l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, le 1er avril, imputée à Israël qui ne l’a pas revendiquée, a fait subitement grimper les tensions. 16 personnes ont été tuées, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, dont sept membres du corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique. Tué dans ces frappes en plein cœur de la capitale syrienne, Le général Mohammad Reza Zahedi, commandant de la force Al-Qods iranienne pour la Syrie et le Liban, et unique membre étranger de la plus haute instance du Hezbollah, en était probablement la cible principale.