Viatique pour le Président Bassirou Diomaye Faye
Au moment où la liesse populaire s’empare des Sénégalais et envahit le pays et la diaspora, il y a deux personnes qui n’ont certainement pas envie de fêter ou qui du moins le font avec beaucoup de retenue. Vous avez certainement aisément deviné que ces deux personnes sont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Le poids des responsabilités que l’imperium souverain du peuple vient de déposer sur leurs épaules, devant Dieu, est très lourd. Une élection n’a jamais suscité autant d’espérance au sein de la population. Cet immense espoir porté par la population a été le moteur de la mobilisation exceptionnelle qui a abouti à la victoire contre le «système»; une victoire acquise dans la sueur et le sang qu’il faut consolider par une gestion intelligente des priorités. Le défi qui se profile est immense et commande de quitter rapidement l’euphorie pour revenir à la réalité et se mettre au travail. Qu’est ce qui explique autant d’espoir? Quelle doit être la posture du nouveau président et enfin, quelles seront les axes prioritaires dans la voie de la transformation du pays?
Un immense espoir porté par une population désireuse de rompre définitivement avec le système…
Jamais dans l’histoire du pays un président de la République n’a été élu avec une aussi lourde responsabilité. Les élections de Abdoulaye Wade et celle de Macky Sall avaient certes suscité un espoir au sein de la population mais celui est sans commune mesure avec celui qui découle de l’élection de Bassirou Diomaye Faye. S’il en est ainsi, c’est que l’arrivée au pouvoir des prédécesseurs de Diomaye découlait moins du désir de la population de voir mettre en œuvre un programme que d’une volonté de sanctionner des régimes qui avaient déçus. Certes ils étaient tous porteurs de programmes mais les discussions sur leur contenu étaient circonscrites dans les milieux intellectuel et politique loin des préoccupations du citoyen ordinaire. Tant est si bien que la population après l’annonce des résultats avait pris du recul et continuait à vaquer à ses occupations.
L’espoir qui anime aujourd’hui la population tient essentiellement à deux facteurs : le premier est que pour une première fois, le candidat est élu sur la base d’un projet que la population s’est largement appropriée à la faveur de plusieurs années de vulgarisation par un Ousmane Sonko remarquable par son courage et sa ténacité. Un homme qui a incontestablement révolutionné la façon de faire la politique au Sénégal par un discours limpide et courageux qui a ouvert les yeux de la population sur les problèmes qui plombent le développement du pays. Le second facteur s’articule au fait que pour la première fois un homme politique est arrivé au pouvoir porté par des militants qui ont pris sur eux pour financer les activités politiques du parti. Pour la première fois aussi dans l’histoire du Sénégal des dizaines de jeunes pour ne pas dire une centaine ont donné leurs vies pour défendre un projet auqu