Ji-Yoon Park interprète la Chaconne de Bach extrait de la partita pour violon seul n°2 en ré mineur BWV 1004. Extrait du concert enregistré le 13 mars 2024 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.
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« La Chaconne est pour moi l’un des plus merveilleux et inimaginables morceaux de musique qui existent. Sur un système et pour un petit instrument, Bach crée un monde plein de pensées profondes et de puissantes sensations. Si je m’imaginais avoir pu écrire cette œuvre ou simplement la commencer, je suis certain que l’énorme excitation et le choc m’auraient rendu fou. » (Lettre de Johannes Brahms à Clara Schumann, Pörtschach juin 1877).
Expression d’un deuil ou recherche d’une foi religieuse en réponse aux souffrances terrestres, la Chaconne de Johann Sebastian Bach bouleverse. Tout d’abord par son envergure, la Chaconne contribue à plus de la moitié de la Partita n°2 pour violon dont elle est extraite. Cette partita, placée sous l’héritage des suites de danses, met à l’honneur cinq danses dont la chaconne, une danse lente et solennelle à trois temps, basée sur la variation d’un thème principal. Chaque variation présente ainsi le thème initial sous différents visages, grâce à différents modes de jeux violonistiques. Entre retenue et déflagration, la virtuosité nourrit ce discours de l’intime. La voix du violon se dédouble, la polyphonie se déploie au cœur de la monodie par le biais de jeux d’arpèges et de doubles cordes, véritables cris de douleur. Au cœur de l’œuvre, une parenthèse lumineuse en ré majeur semble apaiser l’âme tourmentée.
Maître de l’art combinatoire, Bach joue avec la notation musicale allemande pour intégrer son nom au début de cette Chaconne (B-A-C-H = si bémol-la-do-si) et intègre par ailleurs le choral pascal Christ lag in Todesbanden (« Le Christ gisant dans les liens de la mort »), associant ainsi la dimension funèbre à son œuvre. Composée entre 1718 et 1720 à Köthen, cette chaconne à l’ampleur unique aurait été motivée par la disparition soudaine de Maria Barbara Bach, première épouse du compositeur.
Hommage funèbre, reflet d’états d’âme aux langages harmonique et violonistique novateurs, cette œuvre entrera dans la postérité notamment grâce à sa dimension expressive et aux diverses transcriptions qui lui ont succédé. Johannes Brahms l’adaptera au piano pour la main gauche en 1881, tandis qu’une version orchestrale sera proposée par Leopold Stokowski en 1950.
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