Né à Malgobek, dans la république russe en majorité musulmane d'Ingouchie, d'après l'administration française, Mohammed Mogouchkov, de nationalité russe, est arrivé en France en 2008, selon une source policière. Il est actuellement inscrit en première année de langues étrangères appliquées à l'université d'Arras, indique une source proche du dossier. Fiché S, il faisait aussi l'objet d'un suivi actif récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a rapporté une source au renseignement.
Depuis cet été, il était sur écoute et surveillé physiquement. Il avait été contrôlé jeudi sans qu'aucune infraction ne puisse lui être reprochée, a précisé cette source, ses conversations téléphoniques ne mettant pas non plus en évidence ces derniers jours d'éléments sur un éventuel passage à l'acte. Son profil s'apparente à celui d'"un individu radicalisé dont le potentiel est connu mais qui décide subitement de passer à l'acte, rendant difficile sa neutralisation".
À l'été 2019, son frère aîné avait été interpellé dans le cadre d'un projet d'attentat déjoué aux abords de l'Élysée. Il est actuellement détenu après avoir été condamné en avril à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs terroristes et criminels et pour ne pas avoir dénoncé le projet d'attentat.
Il avait ensuite été condamné en juin pour apologie du terrorisme. L'enquête, qui pointait l'"extrême radicalisation" de ce frère aîné, avait montré qu'en 2016, alors lui-même élève au lycée Gambetta, il avait lors d'une séquence sur les valeurs de la République déclaré que l'attentat contre Charlie Hebdo avait eu lieu parce que le journal avait "insulté les musulmans".
L'enquête pointait également que la mère de la fratrie disait vivre seule avec ses enfants depuis l'expulsion de son mari, alors que les investigations laissaient penser que le père était en réalité revenu en France.
En mars 2021, Mohammed Mogouchkov avait présenté une requête de réexamen de sa demande d'asile, mais elle avait été jugée irrecevable, puis son recours avait également été rejeté, selon la source au renseignement. Selon l'entourage de Gérald Darmanin, le jeune homme ne pouvait cependant pas être expulsé, car il était entré en France avant l'âge de 13 ans.