Une première. Dès ce mardi 12 septembre, le gouvernement lance une vaste campagne de prévention sur l'inceste et les violences sexuelles contre les enfants. C'est une première en France, à plusieurs titres. Longtemps tabou, l'inceste est bien plus répandu qu'on peut le croire.
Selon les conclusions intermédiaires de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, un enfant est victime toutes les trois minutes. Chaque année, ce sont plus de 160.000 enfants qui sont concernés.
"J'ai souhaité mettre en place une campagne en mode sécurité routière, pour taper dans l'estomac de nos concitoyens", a commenté ce mardi la secrétaire d'État à l'Enfance Charlotte Caubel chez nos confrères de BFMTV. D'autant que cette campagne marque un tournant. Pour la première fois, les pouvoirs publics utilisent le terme "inceste" dans une campagne de prévention.
Une première campagne en plus de 20 ans
Le spot diffusé par le gouvernement n'élude rien. Et pour cause, bien souvent, les enfants ne brisent pas les chaînes du secret par peur de représailles ou par simple "loyauté" familiale.
"Il m'a dit : 'c'est notre petit secret, rien qu'à nous deux'. Il est venu dans ma chambre, il m'a dit qu'on pouvait faire des choses de grands tous les deux. Ce soir, c'est lui qui vient me garder et je n'ai pas très envie, mais je ne peux pas le dire, c'est un secret", peut-on entendre dans la campagne. La dernière campagne gouvernementale sur la pédocriminalité remonte à 2002 et n'évoquait pas l'inceste.