À Marseille, les trafiquants de drogue n’hésitent plus à faire appel à de très jeunes tueurs à gages. On assiste ici à une véritable folie meurtrière qui a récemment pris les traits d'un jeune homme d'à peine 18 ans. Il s'appelle Mattéo et est originaire de Gardanne. Depuis l'âge de 14 ans il fricote avec des dealers de Salon-de-Provence. Et puis du jour au lendemain, en décembre dernier, il propose ses services de tueur à gages à un des clans qui se livrent une féroce vendetta depuis des mois à Marseille.

Une aventure ultra-violente qui tourne court. Il est arrêté début avril. Depuis, il a été mis en examen dans deux affaires, l'une pour le meurtre d'un jeune de 20 ans qui gérait un point de deal, l'autre pour le meurtre de deux adolescents de 15 et 16 ans. Et les enquêteurs travaillent sur sept autres règlements de compte dans lesquels il serait impliqué. Des policiers qui ont confié à RTL qu'ils ne seraient pas surpris de le voir apparaitre dans d'autres affaires.

Le profil de ce jeune tueur à gages fait froid dans le dos. Une vidéo devenue virale circule sur le net. Il se filme au volant, cagoulé, en se vantant d'enchaîner les contrats. "Sur la vie de ma mère, je suis en train de m'envoyer sur un contrat, je suis en train de rigoler", lance-t-il dans une vidéo.

Un profil de tueur atypique
La folie meurtrière de ce jeune homme aura quand même été de courte durée, trois mois à peine. Le lendemain du meurtre des deux adolescents, il est cueilli chez lui à Gardanne près de Marseille. Les hommes de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont retrouvé sans difficulté la voiture qu'il a utilisée et qu'il n'a pas brûlée. Il y a même laissé l'arme dont il s'est servi. Un profil de tueur atypique mais que Djamel, 48 ans, repère de plus en plus puisqu'il a longtemps côtoyé le milieu du narcobanditisme et a même été homme de main dans une équipe de trafiquants (il a souhaité que sa voix soit légèrement modifiée sur notre antenne, ndlr).

"Il n'est pas du tout professionnel. Comment le gars va tuer le mec, garder la voiture, laisser les empreintes et l'arme dans la voiture. C'est n'importe quoi. Les gens sont camés maintenant, c'est la cocaïne à fond et voilà ça tire à droite à gauche. Ils ne savent même pas ce qu'ils font", affirme-t-il au micro de RTL.

En attendant, une source proche de l'enquête s'inquiète. Ce sont des profils comme celui-ci qui pourraient apparaitre de plus en plus souvent. De jeunes tueurs, que les têtes de réseau peuvent jeter, dit cette source, "comme des kleenex".

Combien coûte un tueur à gage ?
En parallèle de ces "jeunes têtes brulées", on a également constaté que de nouvelles équipes de tueurs à gages, qui n'appartiennent à aucun clan, sont apparues. C'est assez nouveau. D'habitude, la plupart des règlements de compte sont opérés par les "équipes sécurité" de chaque clan. Trois à quatre hommes expérimentés, qui savent manier les armes, poser des balises sur les voitures, prendre en filature leurs cibles. Ils sont