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Va. L'Allemagne a donné son accord pour les chars Leopard, ils peuvent être livrés à l'Ukraine. C'est une étape supplémentaire. Depuis le début du conflit, les Occidentaux lui ont fourni des armes, en quantités « gigantesques ». Qu'en est-il des garanties mises en place ? Que deviendront ces armes à l'avenir ? La question inquiétante. Les risques de détournement sont réels. Les contrôles restent insuffisants, prévient notamment le GRIP, le Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité. Son directeur, Yannick Quéau répond à nos questions. Pouvez-vous quantifier la quantité d'armes envoyées en Ukraine ? "Les bases données du Kiel Institute for the World Economy et du GRIP permettent d'en savoir un peu plus, mais il est difficile de vraiment quantifier cela car les Etats communiquent sur la base méthodologies très différentes. Les quantités sont de toute façon astronomiques. Pour donner une idée : prenons un pays qui consacre 60 milliards de dollars à ses dépenses militaires . En règle générale, un pays de l'OTAN consacre environ un cinquième de ses dépenses militaires à l'équipement. Sur 60 milliards, c'est environ 12 milliards d'équipements achetés par an. Pour les livraisons à l'Ukraine, nous sommes à plus de 35 milliards de dollars en un an seulement, c'est colossal." Vous avez dénoncé les risques de détournement, c'était au départ une question taboue ? "Il fut un temps où il n'était presque pas nécessaire d'en parler. On sait que notre notation n'a pas plu à certains gouvernements. Puis les Etats-Unis ont commencé en parler au début de l'été , et à partir de ce moment-là, les langues ont commencé se délier." C'était à peine nécessaire d'en parler L'Ukraine est cependant un pays particulier sur cette question ? « C'est un pays très corrompu, où il existe toutes sortes de réseaux qui préexistent au conflit, y compris le trafic d'armes. Il existe canaux bien connus pour fournir des armes à destinations dans le monde entier. , en particulier les destinations suspectes. Ce sont des secteurs en partie hérités de l'ère soviétique . Pour faire une caricature, quand on a voulu briser un embargo, on a appelé le réseau ukrainien. Quels sont les risques ? On craint que des armes soient perdues sur le champ de bataille, revendues par les belligérants, capturées par les Russes... ? "Ce que nous craignons, c'est qu'elle arrose les réseaux du crime organisé, ou les réseaux terroristes. Ils y verront un supermarché de matériel dont ils n'avaient jamais osé rêver ! Dans le contexte terroriste, cela constitue un risque majeur, mais cela peut compliquent également la tâche des troupes occidentales déployées par exemple au Sahel, en Syrie ou en Irak. Les réseaux du crime organisé et les réseaux terroristes y verront un supermarché de matériel dont ils n'avaient jamais osé rêver ! C