ENCHÈRES - Il est considéré comme l’un des fossiles les plus précieux jamais vendus. Et pourtant, il a été acheté trois fois moins cher que le prix espéré. Un crâne de T-Rex estimé entre 15 et 20 millions de dollars (entre 14 et 19 millions d’euros) a été vendu 6,1 millions de dollars (environ 5,7 millions d’euros) vendredi 9 décembre, rapporte le New York Times.
Il a été mis aux enchères à New York par la maison Sotheby’s, l’une des quatre maisons de vente aux enchères de luxe les plus anciennes au monde. « C’est l’un des crânes les plus complets jamais découverts », se réjouissait fin novembre Cassandra Hatton auprès de l’AFP. La vice-présidente de Sotheby’s a donné des précisions sur sa rareté : « Il y a peut-être six autres crânes dans le monde qui sont au même niveau de complétude, et peut-être une douzaine de crânes dans le monde qui puissent être considérés comme complets. »
Baptisé « Maximus Rex », le crâne a été vendu sans prix de réserve, c’est-à-dire que les enchères pouvaient commencer à un dollar. « La raison pour laquelle nous faisons cela est que nous sommes incroyablement confiants dans la qualité, l’authenticité et l’état de cette pièce, et nous pensons que le marché sera sensible à un tel article », prédisait la responsable de Sotheby’s.
Les fossiles de dinosaures sont une aubaine pour les maisons de vente aux enchères : Christie’s a vendu un squelette de Deinonychus pour 12,4 millions de dollars et un squelette de Gorgosaurus pour 6,1 millions de dollars chez Sotheby’s. Mais le journal new-yorkais rappelle que ces ventes privées ne sont pas toujours bien perçues par la communauté scientifique.
Les prix élevés des fossiles ont irrité les paléontologues qui craignent que des spécimens scientifiquement importants ne disparaissent des salles d’exposition. « Nous espérons toujours qu’il sera acheté par une institution ou un particulier qui en fera un don », témoigne ainsi le paléontologue James G. Napoli, interrogé par le New York Times.
Les maisons de vente aux enchères disent aussi qu’elles espèrent que les spécimens qu’elles vendent se retrouveront dans un musée pour que le public puisse les voir et que les scientifiques puissent faire des recherches. Mais elles n’ont pas de contrôle sur l’identité de la personne qui place l’enchère gagnante.