Emmanuel Macron semble faire peser sur les oppositions la responsabilité du blocage politique qui semble se profiler à l’horizon. Un pari risqué ? « Globalement, je trouve que ce spectacle est absolument déplorable, commente l’économiste Nicolas Bouzou. La majorité et l’opposition se renvoient la balle comme des enfants qui ne souhaitent pas prendre leurs responsabilités. Et personne ne pense à la France, sur la dette, sur l’éducation, la décarbonation… Ce sont des sujets dont il faudrait, en plus, s’occuper dès maintenant. »
Quid de la réforme des retraites ? « Si la réforme des retraites est enterrée, ça sera un gros problème car elle a un double intérêt. Elle a un intérêt en matière de régulation de nos dépenses publiques mais pas seulement. On est dans une période de stagflation, il n’y a pas beaucoup d’activité économique, les prix montent, car on manque de tout, de matières premières, de biens intermédiaires, de gens pour travailler… Et il n’y a qu’une solution pour sortir de cette situation, c’est produire plus en investissant plus et en travaillant plus et, notamment, en étant plus nombreux à travailler (…) La réforme des retraites est donc absolument cardinale. »
Le ratio dette sur PIB est quant à lui passé de 98% en 2019 à 114% en 2021. Inquiétant ? « En théorie, explique Nicolas Bouzou, l’inflation aide à rembourser les dettes tout simplement parce que l’inflation fait monter les recette fiscales et sociales toutes seules. Mais aujourd’hui, on voit l’inverse, l’inflation fait monter la dette. Même si notre dette est essentiellement à taux fixe, il faut aller chercher de la nouvelle dette, plus du tout à 0%. Et, surtout, le corps social étant devenu totalement intolérant à l’inflation, tout le monde demande une aide. »