La commission dénonce le rôle croissant des cabinets de conseil dans la prise de décision publique, notamment sur les questions clés.
#Cabinetsconseil #commission #denquêtedénonce
La commission dénonce le rôle de plus en plus important des cabinets de conseil dans la prise de décision publique, et notamment sur des dossiers critiques.
Les cabinets de conseil disposent d'une «réelle influence sur la prise de décision» au sein des ministères : c'est en substance la conclusion du rapport abrasif de la commission d'enquête du Sénat consacrée au rôle des cabinets de conseil. Rendu public ce jeudi, le rapport dresse un tableau sévère de l'incapacité de l'État à superviser et évaluer le recours à ces cabinets qui sont intervenus sur des missions critiques au fil du quinquennat qui s'achève, comme la réforme des retraites ou la livraison de masques au début de la crise sanitaire.
À lire aussiLes cabinets de conseil coûtent-ils vraiment entre 1,5 et 3 milliards d'euros par an à l'État ?
La commission d'enquête, pilotée par son président Arnaud Bazon (LR) et sa rapporteure Éliane Assassi (CRCE) pointe ainsi du doigt une inflation des dépenses de conseil au fil du quinquennat. «Au sens large et en intégrant toutes les dépenses de conseil en
informatique, les prestations de conseil des ministères ont plus que doublé depuis 2018, pour atteindre 893,9 millions d'euros», indique ainsi le texte. Alors que la commission a demandé, via un questionnaire, d'indiquer exactement en quoi consistaient les missions accomplies par les cabinets de conseil, il s'est avéré que dans 80% des cas, les ministères n'étaient pas en mesure de répondre. Le ministère de la Culture n'a justifié aucune de ces actions et le ministère de l'Économie et des Finances, seulement 0,8% d'entre elles.
La commission d'enquête épingle également des rapports facturés plusieurs centaines de milliers d'euros par les cabinets de conseil, sans que leur utilité ne soit prouvée par la suite. Elle se penche ainsi sur un «livrable» réalisé par le cabinet McKinsey pour 496.800 euros sur les évolutions du métier d'enseignant. Cette compilation de textes scientifiques «publics» devait permettre de préparer un colloque finalement annulé. McKinsey a également travaillé sur les thématiques de la rémunération au mérite des professeurs et la gouvernance des établissements scolaires, sans que le ministère ne puisse attester que ces travaux ont abouti à de quelconques «conséquences directes».
Des cabinets qui travaillent en coulisses
Si les ministères ont du mal à indiquer quelles sont les actions demandées aux cabinets de conseil, c'est aussi car les salariés de ces entreprises privées travail