Avec la guerre en Ukraine, la France s’attend à avoir des difficultés d’approvisionnement en tournesol ou encore blé au cours des prochains mois.Pour participer au maintien de la souveraineté, la Safer Occitanie propose aux propriétaires de terres en friche de les mettre en culture.Cet organisme, qui estime à 100.000 hectares le potentiel en friche dans la région, propose de substituer aux propriétaires et leur faciliter la tâche tout en participant ainsi à l’effort de solidarité. Depuis plusieurs semaines, les rayons d’huile de tournesol dans les supermarchés sont souvent vides, les consommateurs anticipant une éventuelle pénurie due à la guerre en Ukraine, l’un des premiers producteurs au monde de tournesol. Si des agriculteurs français ont décidé de réorienter leur production vers cette culture, c’est aussi parce que le tournesol, et en général les oléoprotéagineux, sont la base de l’alimentation des animaux. Et que le cours de ces ressources a flambé ces derniers temps, tout comme le prix des engrais ou de l’énergie. «On parle beaucoup des céréales, mais ce n’est pas la première urgence. Si on prend la Russie et l’Ukraine, c’est 30 % de la production de blés, mais 80 % de celle de tourteaux pour l’élevage. Cela a un impact sur le prix des aliments et nos éleveurs n’ont pas besoin de ça», assure Frédéric André, directeur général de la Safer Occitanie, la société chargée de protéger les espaces agricoles et favoriser l’installation ou le maintien des exploitations agricoles.100.000 hecatres en friche en Occitanie Face aux risques encourus par la France concernant sa souveraineté alimentaire, cet organisme a décidé de mobiliser les propriétaires terriens en leur proposant de mettre en culture les terres aujourd’hui en friche. «En Occitanie, il y a environ 100.000 hectares de friches potentielles qui pourraient être cultivées. Elles appartiennent à des collectivités, des privés, des syndicats de rivière. Elles sont parfois délaissées parce qu’elles se trouvent à côté d’un projet routier ou parce que leurs propriétaires ont peur de s’engager sur un bail avec un agriculteur», explique son responsable. Pour inciter le plus grand nombre à faire pousser sur leurs parcelles du colza, du soja ou encore des pois, la Safer propose de s’occuper de tout, ou presque, grâce à la convention de mise à disposition. Elle permet au propriétaire de signer une sorte de bail précaire qui peut aller d’une année à 12 ans et c’est la société qui est en contact avec l’exploitant des terres. La Safer gère déjà ainsi 43.000 hectares dans la région avec 3.500 agriculteurs à travers 1.800 conventions. «Nous pourrons toujours trouver des exploitants, la difficulté sera plutôt l’état du terrain, car avant de faire les semis d’ici à la fin mai, il faut préparer les sols. Certains doivent être préparés durant au moins un an ou deux pour avo