Emmanuel Macron a été réélu dimanche pour un second mandat présidentiel. Mais au-delà de l’exploit dont on parle beaucoup, on ne peut pas dire que cette victoire suscite un réel enthousiasme. « Il faut être lucide, la situation va être très difficile et on peut avoir une certaine forme d’inquiétude, poursuit Alain Minc. Grosso modo, Emmanuel Macron a un tiers des français derrière lui. Et même s’il obtient une majorité parlementaire, elle sera assez artificielle. Mais surtout, pour la première fois dans l’histoire de France, le chef de l’Etat n’est pas rééligible, ce qui va susciter beaucoup d’ambitions et de conflits. » Et de s’interroger avec gravité : « Si le centre est immense, les extrêmes gagnent. Donc après avoir détruit le monde politique ancien et être devenu, de fait, le chef de la droite modérée, il importe au Président d’aider la gauche de gouvernement à se reconstituer. S’il n’y a pas une gauche et une droite de gouvernement, un jour les extrêmes gagneront. »