Filmer l’amour, filmer le sexe, le (la) mettre à l’image, projeter son ombre gigantesque sur un mur Blanc. Son amour à soi, celui des autres, sublime ou pathétique, triste ou comique, joyeux ou même malheureux. Celui qu’on peut monnayer et celui dont on voudrait faire une œuvre, un film, un objet d’art et qui va à sa perte et qui à le souffle court, celui pour lequel on serait prêt à mourir.
Et tout cela ne serait rien sans la question de l’origine, question sans laquelle il n’y aurait pas de grande œuvre, de grand film, de grande espérance à vouloir vivre, à vouloir construire, se construire. Mais à partir de quelle faille, de quelle image manquante, oubliée ou cachée commence t’on à vouloir écrire, filmer le récit de nos nuits, de nos vies réelles ou supposées.
Une quête de soi et l’en-quête inquiète et destructrice de Tk Kim sur Pat Marcel. Se demander qui est l’autre ? celui qui me désire ? et de quel désir me désire t-il ? c’est encore se donner une chance de se connaître soi. Une infime parcelle de soi, peut-être, mais qui est, déjà le début d’une réponse. non ?
« hier tu étais belle et aujourd’hui tu es belle »
Et « Bang » sera toujours demain et aujourd’hui ce qu’il était déjà hier, un film important.
Pourquoi ?
Parce que. Bande de connards
Parce que, comme « Moby-bick » est un livre qui est fait de tout les livres, de toutes les histoires du monde, « Bang » est un film qui contient en lui tout les autres films possibles, tout les récits, toutes les images du monde.
Les belles comme les dégueulasses, les bien « léchées » comme les faites à la va-vite.
Les tremblantes et les maitrisées.
Un film qui a « …Le regard bleu et doux / Le vrai regard lucide et fou / De ceux qui donnent tout à la vie / de ceux qui ne sont pas jaloux… » (J.Prévert)
« Bang » est une déflagration, c’est tout.
La nuit à cesser d’être la nuit et le jour commence à être Un jour, alors je vous embrasse.
Antoine Régent