Avenante mais inébranlable, la magistrate Ketanji Brown Jackson a affronté cette semaine l'examen de sa candidature à la Cour suprême des Etats-Unis avec la conscience aiguë d'être un "modèle" pour les Afro-Américains. Cette brillante juriste de 51 ans a été choisie fin février par le président démocrate Joe Biden qui avait promis pendant sa campagne de nommer, pour la première fois de l'histoire, une femme noire au sein du temple du droit américain. "Depuis, j'ai reçu tellement de messages, de lettres et de photos de petites filles de tout le pays qui m'ont fait part de leur enthousiasme", a-t-elle rapporté lors d'une audition marathon devant des sénateurs chargés d'évaluer sa candidature. "Parce que je suis une femme, une femme noire, ça veut dire beaucoup pour les gens..." Sans insister sur la couleur de sa peau, elle a rendu hommage à tous ceux qui l'ont aidée à se hisser à ce niveau à commencer par ses parents qui, "pour exprimer leur fierté de leur héritage et leur espoir en l'avenir, (lui) ont donné un prénom africain, Ketanji Onyika, signifiant +la charmante+". Contrairement à eux, qui "ont vécu personnellement la ségrégation raciale" et "ont dû affronter beaucoup d'obstacles", elle a insisté sur sa "chance" d'être née après les grandes luttes pour les droits civiques des années 1960 qui ont fait tomber de nombreuses lois racistes.